La canicule qui étreint Dakar ces derniers jours envoie des milliers de jeunes entre Malika, Gadaye et Malibou où les plages, réputées dangereuses et interdites de baignades. Reportage balnéaire…
Il est 12 heures ce mercredi 18 Mai, le soleil est au zénith sur la VDN 3 prise d’assaut par de petits groupes d’élèves qui se dirigent en files guillerettes vers la plage Malibu déjà pleine de monde. Gros éclats de rires, sac au dos, ces élèves du lycée Banque islamique identifiables par leurs blouses, n’en peuvent plus de la chaleur étouffante qui n’encourage pas à rester dans les maisons. Aussi, promenades, jeux de foot sur la berge, parties de baignade à la mer ou séance de thé sont devenus le passe-temps de nombre de jeunes en quête de fraîcheur.
N’ayant cure des dangers, ils disent savoir, comme cet élève de Seconde, que la plage est interdite, mais n’ont pas assez d’espace chez eux pour se sauver de la chaleur de ces derniers temps-ci. Autres groupes, même rengaine de la promiscuité dans les maisons. Pourtant, ces jeunes sont bien conscients des dangers. Certains d’entre eux y ont assisté à des évènements dramatiques. « L’année dernière, nous avons perdu un ami. Il était parti se baigner seul et nous ne l’avons plus revu, jusqu’à ce que l’on retrouve son corps à Cambérène», confie un jeune garçon.
Si certains connaissent les dangers et évitent la baignade, d’autres font fi du péril. C’est le cas de ces filles trouvées allongées sur des pagnes étalés à même le sable. Etudiantes, elles viennent de la cité Fadia chercher un peu de fraîcheur. «Nous ne sommes pas là pour nous baigner, mais pour prendre de l’oxygène. Nous savons les dangers de cette plage et sommes conscientes des interdits», assure Soda Ndiaye.
«Il y a assez d’espaces pour prendre de l’air, nous ne sommes pas obligés de nous baigner», sensibilise une jeune dame assise au rond-point entourée de ses enfants. Selon elle, les parents n’ont pas le temps de surveiller les enfants à longueur de journée à cause des contraintes de la vie. De ce fait, les plus jeunes se libèrent souvent à leur insu, pour rallier les plages, à leurs risques et périls. Ce qui explique les nombreux cas de noyade.