Enseignant de son état, S. Cor était loin d’imaginer qu’il avait affaire à un escroc au moment où Moussa Bâ l’abordait au rond-point Case Bi pour lui demander le chemin à emprunter pour se rendre à Pikine.
C’est dans ces circonstances que les deux hommes avaient pris le même taxi-clando. Au cours du trajet, ils sympathisent sous l’angle du cousinage à plaisanterie et Moussa Bâ qui s’est présenté sous le nom de Sidath Bâ, remet à sa proie son numéro de téléphone.
Une semaine plus tard, M. Cor contacte l’imposteur qui lui présente son « grand-père » du nom de Demba Bâ au bout du fil. Et le duo qui prétend posséder des pouvoirs mystiques propose de l’aider à résoudre ses soucis de santé, après une séance de voyance.
Convaincu, l’enseignant envoie 15.000 francs à Moussa Bâ via Orange money pour les offrandes. Après cela, celui-ci le reçoit à la Scat Urbam et lui fait prendre des bains mystiques sur les lieux. Puis, il lui soutire 174.000 francs.
« Une fois chez moi, j’ai contracté plusieurs prêts. Mon frère m’a prêté 1 million francs. Je lui ai envoyé ledit montant via Wave. Il me disait que j’étais sous l’emprise des djinns. Je fuyais mon entourage. J’ai été hospitalisé à deux reprises. Tous mes élèves étaient inquiets. Quand j’ai retrouvé mes esprits, il me menaçait de mort. Car, je refusais d’exécuter ses injonctions », a expliqué la partie civile hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar.
Placé sous mandat de dépôt le 7 avril dernier, le prévenu a dégagé en touche les menaces de mort. A l’en croire, le plaignant voulait avoir une promotion. « Il veut être directeur d’école. Je lui ai donné de l’eau bénite à deux reprises », admet-il. A l’enquête préliminaire, il avait dit qu’il lui donnait aussi des poudres que lui remettaient d’autres guérisseurs.
Le juge qui a suivi la plaidoirie de la défense, a relaxé le prévenu du chef de menace de mort, avant de le condamner à trois mois de prison ferme pour escroquerie et charlatanisme.