Né en 1979 au Cameroun, Thierry Ousmane a dépouillé Ndèye Anta Sène de 135 000 francs en se faisant passer pour sa collègue. Il a écopé hier, d’une peine de deux ans de prison pour collecte illicite de données à caractère personnel, usurpation d’identité et escroquerie.
Thierry Ousmane a mis en place une stratégie bien huilée pour plumer la dame Ndèye Anta Sène de 135.000 francs. Se faisant passer pour une collègue de deux prêts. C’est via WhatsApp qu’il a contacté sa proie en se présentant sous le nom d’Anna Rachelle. Dans un premier temps, il lui a fait savoir qu’il devait payer sa location. Ndèye Anta Sène mord à l’hameçon et accepte de prêter 85.000 francs à l’escroc qui lui demande d’envoyer ledit montant dans le compte Orange money de Vincent Coly. Après ce premier coup qui a marché comme sur des roulettes, le Camerounais a contacté à nouveau sa victime pour la gruger de 50.000 francs. Mais, une fois au bureau, cette dernière a découvert la supercherie. Après sa plainte, les mis en cause ont été appréhendés et placés sous mandat de dépôt le 24 avril dernier. Poursuivi pour escroquerie, usurpation d’identité et collecte illicite de données à caractère personnel devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, Thierry Ousmane jure la main sur le cœur n’avoir jamais contacté la partie civile. Même s’il a reconnu avoir reçu 85.000 francs dans son compte Orange money. « Quelqu’un peut se servir de mon portable. J’y ai mentionné mes codes Wave et Orange money », s’est dédouané le technicien en télécommunications.
Visé pour complicité, Vincent Coly, 32 ans, a confié avoir juste rendu service à son co-prévenu. « On travaillait ensemble dans un centre d’appel. On entretenait de très bons rapports. Il m’avait dit qu’il se trouvait au Cameroun et qu’il n’avait pas en sa possession sa carte d’identité et son passeport. Aussi, il m’avait fait croire que c’est sa copine qui lui a envoyé les 135.000 francs. Après avoir retiré l’argent, il m’a donné 5000 francs en contrepartie. Je n’ai jamais su qu’il était en train de rouler des gens dans la farine », s’est-il lavé en grande eau. A l’enquête préliminaire, le livreur a avoué que son acolyte présumé le sollicitait régulièrement pour la réception de fonds moyennant 5000 francs.
Interrogée sur les faits, Ndèye Anta Sène affirme que Thierry Gomis avait mis la photo d’une fille sur son profil WhatsApp. Il lui avait confié qu’il devait 85.000 francs à son bailleur. « Quand je lui ai versé ladite somme, il m’a envoyé un autre message pour m’emprunter 50.000 francs qu’il a reçus via Western union. C’est lorsque je suis partie au bureau le mercredi que j’ai découvert à ma grande surprise que je ne communiquais pas avec Anna Rachelle », a renseigné la partie civile, laquelle a été dédommagée à hauteur de 300.000 francs par la famille de Vincent Coly.
La déléguée du procureur a requis deux ans, dont deux mois ferme contre les prévenus. Me Baba Diop a estimé que Vincent Coly n’a rien à se reprocher. Dans son délibéré hier, le président de la séance a condamné Thierry Ousmane à deux ans de prison, dont un mois ferme. Il a par contre relaxé Vincent Coly.