Le pays compte plus de 17 600 décès dus au Covid-19 alors que les hôpitaux sont en manque de matériels, notamment d’oxygène médical.
Le pays compte 17 644 décès du Covid et, depuis début juillet, le système de santé supporte difficilement l’afflux de malades. De nombreux pays, associations et particuliers se mobilisent depuis des jours pour acheminer vaccins, oxygène et équipement afin de soulager les hôpitaux. Après avoir reçu de nouvelles doses de vaccins cette semaine, le ministère de la santé a annoncé, la veille de l’Aïd, que la vaccination serait ouverte à toutes les personnes âgées de plus de 18 ans pendant les deux jours de congé liés aux festivités. Une façon d’accélérer la campagne alors que seulement 8 % de la population a déjà reçu ses deux doses.
Devant les hôpitaux, comme celui de Charles-Nicolle, à Tunis, certains attendent des nouvelles de leurs proches. Nejiba Ghedira, 66 ans, vient tous les jours voir sa mère, hospitalisée depuis une semaine. « Hier, elle manquait d’oxygène. J’espère que ça va mieux aujourd’hui et qu’ils ont pu lui trouver une solution », souffle Nejiba, qui enfile une surblouse et un second masque avant de se diriger vers le service covid de l’hôpital. « Quand les gens me souhaitent “Aidek Mabrouk” dans la rue, mon cœur me fait mal. De quelle fête parle-t-on dans un tel contexte ? », lâche-t-elle.
D’autres, face à la situation économique morose du pays, tentent de tirer parti des célébrations, comme ces groupes de jeunes en bord de route qui allument des barbecues de fortune pour faire cuire les têtes et les pattes du mouton. « On fait payer le service entre 5 et 8 dinars (entre 1,50 et 2,50 euros). Covid ou pas Covid, nous sommes sans travail, donc c’est l’un des seuls jours où on peut gagner un bon pactole », explique l’un d’eux.