Après avoir lancé un audit de la ville de Thiès, le tout nouveau maire Babacar Diop a fait face à la presse pour en divulguer les résultats de la gestion de son prédécesseur, Talla Sylla.
« Mon arrivée à la mairie constitue un grand espoir pour les Thiessois, et marque une rupture avec une gestion décriée par les Thiessois durant ces deux dernières décennies. C’est dans ce cadre que j’ai ordonné un diagnostic général de la situation de la mairie. Le montant global des dettes attribuées à la mairie Thiès-ville est de 783 642 914 FCFA. Dans certains cas, il existe des écarts très importants entre les montants déclarés et ceux confirmés par les fournisseurs concernés.
Dans d’autres cas, après vérification, nous constatons que les fournisseurs à qui la mairie doit de l’argent sont introuvables. Un montant de plus de 70 000 000 FCFA a été utilisé comme carburant de fonctionnement en dix mois alors que seulement trois voitures de l’administration ont été fonctionnelles durant cette période soit près de 230 000 FCFA, l’équivalent de dépenses de carburant par jour pour seulement trois voitures fonctionnelles.
Un terrain urbain de 800 m2 à distraire du TF 6000 / TH sis à Randoulene Nord. Le bail est consenti pour une durée de 30 ans, signé le 01/Juillet/2003, moyennant un loyer de 6 000 FCFA le m2 par an (soit 500 FCFA le m2 par mois) ; ce qui représente un montant annuel global de 4 800 000 FCFA. Or, le décret n°2010-400 du 23 mars 2010 a fixé le prix du mètre carré sur cette voie à 40 000 FCFA par an (soit 3 300 FCFA le m2 par mois). Autrement dit, en application du décret n°2010-400 du 23 mars 2010, la CBAO devrait payer un montant annuel de 32 000 000 FCFA, soit un manque à gagner annuel de 27 200 000 FCFA.
La SONATEL occupe un espace de 1 000 m2 donné en location par la Mairie à la date du 01/juillet 2003. Elle paie le mètre carré par an à 6 000 FCFA (soit 500 FCFA le m2 par mois) en dépit du décret n°2010-400 du 23 mars 2010 qui fixe le prix du mètre carré à 40 000 FCFA en dépit du décret n°2010-400 du 23 mars 2010 qui fixe le prix du mètre carré à 40 000 FCFA (soit 3 300 FCFA le m2 par mois) pour tout l’espace appartenant à la propriété communale.
Dans l’exécution du budget 2021, un montant de 19 937 280 FCFA a été utilisé pour la construction d’un mur de clôture de cimetière à Balabey II. Or, après vérification, il s’avère que non seulement les coûts des travaux ont été excessivement surévalués, mais que l’enveloppe totale a été versée au fournisseur alors que ce dernier n’a même pas exécuté le tiers des travaux qui devaient être faits.
L’entreprise EMG exploite illégalement une superficie de 1435 m2 située sur la promenade des Thiessois. Or, à notre grande surprise, aucun contrat d’exploitation concernant le site en question ne lie la Mairie à ladite entreprise. Cette exploitation illégale constitue pour la Mairie un manque à gagner minimal de 8 610 000 FCFA par an, soit 68 880 000 FCFA pour les huit années durant lesquelles EMG a exploité le site. Par conséquent, la Mairie, dès le 24 mars 2022, a pris les dispositions nécessaires pour faire valoir ses droits, en sommant EMG de payer le montant global dû tout en l’invitant à se régulariser dans les meilleurs délais.
Les nouvelles perspectives immédiates s’orientent vers trois points principaux :
1.Une nouvelle gouvernance, sobre et transparente :
-Instaurer une bonne gouvernance dans toutes les opérations impliquant la mairie et ses agents (état-civil et administration) ; -Mettre en place un comité externe d’audit et de suivi général.
2.Garantir une gestion efficace et transparente des deniers de la commune :
-Instaurer de nouvelles stratégies de recouvrement des créances appartenant à la commune.
3.Une implication directe des acteurs locaux de la ville. Il s’agira de :
-travailler en collaboration avec les acteurs locaux (citoyens, entrepreneurs, universitaires et bonnes volontés) ;
-inciter davantage les entreprises locales à la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE)
-promouvoir, en collaboration avec les différents acteurs locaux, une économie verte locale circulaire (gestion des ordures, aménagement de parcs solaires, consommer local). »