Essence&Co, Fuel Flash ou encore Waze font partie des applications les plus utilisées par les usagers de la route. C’est la boussole moderne de l’automobiliste, qui n’indique pas le nord magnétique, mais la station la plus proche où le carburant est le moins cher.
Qui ça ? L’application sur smartphone. Il y l’embarras du choix, sur l’Apple Store comme sur Google Play : Fuel Flash,
Essence&Co, Zagaz, Carbuurant moins cher, la plupart possédant par ailleurs leur site Internet. Sans oublier Prix-carburants.Gouv.fr, la plate- forme du gouvernement, l’une des plus utilisées. « Un excellent outil numérique, régulièrement mis à jour, pour savoir où se faire le moins arnaquer », glisse Pierre Chasseray, le délégué général de l’association 40 Millions d’automobilistes. Les applications, qui revendiquent une poussée de nouveaux téléchargements et donc d’utilisateurs, envoient majoritairement les automobilistes dans les stations de la grande distribution qui tire les prix vers le bas. Elles font grincer les dents des représentants des stations traditionnelles, qui ont perdu « 5 % à 10 % de leurs clients ces dernières semaines », pointe Francis Pousse, le président des distributeurs de carburant (hors grandes surfaces) au Conseil national des professions de l’automobile (CNPA).
Très utilisée, l’appli GPS Waze indique aussi les prix des carburants, « et de toute façon, même sans smartphone, la plupart des voitures récentes sont désormais connectées », soupire un gérant de station. « Les stations se sont toujours concurrencées entre elles mais les applis donnent une lisibilité encore plus grande à cette guerre des prix », concède-t- on chez Total, où 700 stations Access (low-cost) ont été mises en place ces dernières années pour résister.
Les stations traditionnelles pénalisées
Mais Pierre Chasseray relativise l’impact négatif de ces outils numériques modernes : « La meilleure appli reste votre centre commercial le plus proche. C’est là que le carburant est le moins cher et cela nuit terriblement à nos stations-service de campagne, qui ferment les unes après les autres. Le pays va perdre son maillage territorial, et la ruralité souffrir à nouveau. » « Exact, estime Francis Pousse.
Dans nos stations traditionnelles, les pom- pistes servent les personnes âgées, font la pression des pneus. Bref, il y a une qualité de service. Les automobilistes doivent penser aux salariés de ces établissements et avoir une attitude citoyenne, du moins ceux qui le peuvent. »
Une autre appli tire son épingle du jeu, celle du supe- réthanol-E85, à 0,67 €/litre en moyenne. Mes Stations E85, c’est son nom, est ainsi passée de 29 000 téléchar- gements en juin à 47 000 fin septembre, soit une augmen- tation de 62 % en trois mois. « Le superéthanol est véritablement le carburant du pouvoir d’achat encore plus dans le contexte actuel, et les automobilistes l’ont bien compris », insiste Sylvain Demoures, le secrétaire national du Syndicat national des producteurs d’alcool agricole (SNPAA).
Plusieurs applications encouragent enfin… l’écoconduite (éviter les démarrages brutaux, diminuer son allure, passer rapidement le rapport de vitesse supérieur, etc.). Elles n’ont pas d’effet sur les prix, mais permettent de réduire la consommation. Un autre moyen d’alléger la note.