Depuis l’arrivée du nouveau gouvernement du duo Sonko-Diomaye, le Sénégal connaît une augmentation alarmante du chômage. Leurs promesses électorales, centrées sur des solutions immédiates pour l’emploi et l’employabilité des jeunes, semblent aujourd’hui loin d’être tenues. Des économistes et observateurs prévoient une recrudescence du chômage dans les six prochains mois.

L’arrêt soudain des chantiers de construction, notamment sur le littoral, a laissé plus d’une centaine de maçons sans emploi à la veille de la Tabaski. Mass Faye, maçon et plombier, témoigne : « Depuis l’arrêt des travaux, je suis sans emploi et je dois rejoindre ma famille à Thiadiaye pour la Tabaski. L’année dernière, j’avais pu y aller avec un mouton, des oignons, des pommes de terre et deux sacs de pain. Mais cette année, je n’ai même pas encore payé mon loyer et je risque d’avoir des problèmes de transport, car les prix ont encore augmenté. Ce qui me fait très mal, c’est que je n’ai pas été payé depuis l’arrêt des travaux. Le chef de chantier nous dit que le propriétaire attend la décision du gouvernement. Cette situation est d’autant plus difficile avec l’hivernage. J’espérais passer la Tabaski puis retourner aux champs avec mes économies avant de revenir à Dakar. Aujourd’hui, je peine même à trouver de quoi manger ou un mouton pour la Tabaski. »

Le domaine de la presse nationale, déjà fragile, est également gravement touché. De nombreux journalistes travaillent sans salaire, et la situation risque de s’aggraver avec les comptes des maisons de presse bloqués par les autorités fiscales. Les journalistes ne recevront probablement pas les avances ni les moutons de Tabaski que certains patrons de presse leur offraient chaque année. La situation est désespérée dans les rédactions, et les stages pour les jeunes diplômés en journalisme sont gelés. Le secteur pourrait connaître un taux de chômage sans précédent dans les mois à venir.

D’autres secteurs sont également en crise. Plusieurs chefs d’entreprise ont exprimé leur intention de suspendre les recrutements par prudence managériale. Un entrepreneur expérimenté a confié : « Ce nouveau gouvernement ne nous inspire pas confiance, nous sommes menacés de faillite. Avec la brigade des impôts et une justice effrayante, tous les investisseurs se tournent vers la Côte d’Ivoire. Le Sénégal est en liste rouge pour plusieurs de mes partenaires. Ce pays va subir une révolution brutale du chômage endémique et un échec total. Aucun jeune entrepreneur ne prospérera ici, et l’immigration battra des records. »

Il conseille de comparer le taux de chômage des jeunes avant les élections présidentielles et celui d’aujourd’hui pour constater l’augmentation. Et de voire à la baisse notoire du taux de création de nouvelles entreprises depuis ces deux mois. « Si votre entreprise ne vous paye pas depuis deux mois, préparez-vous au chômage. Il n’y aura pas de licenciements, mais des départs volontaires et des faillites générales. Ce pays sera difficile à vivre en matière d’emploi, car ce gouvernement n’a proposé aucune solution concrète pour les jeunes. Il vaut mieux prévenir que guérir ! Le Sénégal a fini ses beaux jours ; bienvenue à la difficulté, à la douleur et à une dictature extrême. » Zaynab SANGARÈ