L’avènement et l’ascension fulgurante des réseaux sociaux, avec leurs cortèges de dérives multiples et d’atteinte à la dignité des personnes et des données à caractère personnel, entre autres, remettent au centre des débats la problématique de leur régulation. Il est nécessaire dans ce cadre pour les pouvoirs publics, de trouver le juste milieu entre encadrement et liberté d’expression
Les dérives et nombreux dérapages sur les réseaux sociaux sont en train de devenir une hantise pour la société. En plus du chef de l’Etat Macky Sall qui n’a de cesse et à plusieurs reprise évoqué la nécessité de leur régulation, ces failles de ces médias sociaux ont été centre des sermons de tous les imams ou presque lors de la prière de l’Aïd-al Fitr ou Korité 2022/1443H et des évêques, notamment l’archevêque de Dakar lors de la messe de Pâques quelques semaines plus tôt.
Les réseaux sociaux sont très souvent le canal de propagande de divers contenus qui peuvent d’une part être ludiques et d’autre part inciter à la haine, être sources de diffamation et parfois d’injures et attenter à la dignité de personnes. Avec des milliards d’utilisateurs, il est difficile de cerner les intentions de chacun. Un nid de discordes s’installe peu à peu dans une société ou les réseaux sociaux occupent une place importante dans le quotidien des sénégalais.
La régulation s’impose alors face à certains qui abusent de cette liberté d’expression qu’offrent les réseaux sociaux. Ces outils censés nous connecter les uns aux autres risquent malheureusement de nous éloigner de plus en plus. La jeunesse est mise au banc des accusés.
Pape Sidy Ndiaye nous dit être dépassé par la situation et a hâte de voir le Sénégal procéder une régulation définitive de cet outil de communication.
« Les réseaux sociaux sont un mal nécessaire, certes. Mais je pense qu’il faut y aller avec beaucoup de délicatesse. Je tombe des nus en voyant certaines vidéos ou photos postées. On a perdu nos valeurs. J’espère tout simplement que les mesures seront prises, sur le long terme, pour qu’au moins on puisse vivre sans la crainte de retrouver une partie de notre vie exposée au grand jour. »
La responsabilité de tout un chacun
Face à ce qu’on peut considérer aujourd’hui comme un moyen incontournable de communication, le recours aux médias classiques n’est plus obligatoire pour toucher le grand public. En donnant la latitude à tout un chacun de publier et d’interagir dans le monde virtuel, les réseaux sociaux constituent une nouvelle forme d’expression directe et une nouvelle manière d’accéder à de nouvelles sources d’information.
Seulement, l’on remarque que les réseaux sociaux sont devenus un espace de règlement de compte pour beaucoup d’utilisateurs qui ne rechignent pas à publier des vidéos, images et audio compromettants, qui peuvent briser toute une carrière ou disloquer des familles.
Malgré les efforts de la Commission Nationale de protection de données personnelles (CDP), le mal continue de prospérer, au grand désespoir des utilisateurs. Et quand des sites s’y mêlent, le mal devient plus profond. Au Sénégal, on dénombre plus de 400 sites d’informations en ligne.
Des sites qui parfois ne suivent pas les règles d’éthique et de déontologie et semblent échapper à tout contrôle ou régulateur, avec des contenus parfois obscènes et diffamatoires. À travers les réseaux sociaux, on fait face à une pléthore d’informations qui ne sont pas toujours fiables.
Pourtant, toute information doit être traitée afin d’éviter les intox, ce qui n’est pas le cas dans certains sites d’information en ligne. La liberté d’expression est un droit humain fondamental consacré par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cependant il est important de préciser que toute liberté non encadrée peut être source de débordement.