Les Sénégalais craignent une hausse du prix du carburant. Mais le contexte n’est pas favorable. En effet, à moins de trois mois des locales, il serait suicidaire pour Macky d’augmenter le prix de l’essence qui va se répercuter sur toute la chaîne de distribution alimentaire et non alimentaire.
Il y a de fortes chances qu’une hausse du prix du carburant, tant redoutée, ne soit pas effective dans l’immédiat, en tout cas, pas avant les élections locales, prévues le 23 janvier prochain. L’Etat fera tout pour maintenir les prix en utilisant le système de péréquation. Car, à moins de quatre mois du scrutin, une hausse aura des conséquences à la fois socio-économiques et surtout politiques. La hausse du prix du liquide incendiaire va se répercuter sur beaucoup de secteurs d’activités en particulier le transport et le commerce. Elle aura un impact sur le panier de la ménagère. En effet, elle va se répercuter sur les autres secteurs qui utilisent les carburants comme intrant.
Les transporteurs seront probablement parmi les premiers à répercuter cet accroissement, en majorant le prix du transport pour les usagers. Aussi, les commerçants risquent-ils de payer plus cher pour le chargement de marchandises et de répercuter cette hausse sur les produits.
En réalité, il y a des risques en élevant le coût du carburant dans le contexte préélectoral. Déjà, les Sénégalais vivent difficilement les récentes hausses des prix des produits de grande consommation. Et l’Etat peine toujours à faire respecter les prix. Une augmentation du carburant risque d’enflammer la situation. Pourtant, les craintes d’une augmentation du
prix du carburant planent depuis quelque temps au Sénégal. Au niveau mondial, le cours du baril de Brent a atteint 80 dollars, son plus haut niveau depuis 2018.
Cette hausse, déjà effective à l’extérieur, est due à la forte demande, à la reprise économique, au coût du fret encore élevé.
D’autres acteurs, au cœur du secteur des carburants, ne décèlent, jusque-là, aucun signe, qui alerterait. Un des représentants de syndicats qui évoluent dans le domaine des hydrocarbures, dit ne voir aucune hausse «envisageable» en dépit de la tendance mondiale et des récentes taxes imposées aux acteurs économiques.