L’Etat continue d’entretenir le mystère sur la nature de la prestation et le montant que l’ancien directeur général du Fmi a été payé. Hier, à l’Assemblée nationale, Abdoulaye Daouda Diallo, le ministre des Finances et du Budget a refusé de lever sur le mystère.
Il a été payé et très bien rémunéré. Dominique Strauss Kahn, l’ancien directeur général du Fmi, et ancien ministre français des Finances a eu à conseiller le Sénégal sur un certain nombre de dossiers. Par contre, c’est un véritable mystère sur la nature de la prestation, les honoraires et le compte bancaire où l’argent a été viré. En effet, interpellé, hier, par les députés sur la probable utilisation des crédits de la rubrique «Analyse stratégique» du ministère pour payer les services de Dominique Strauss Kahn, par le canal d’un compte offshore, le ministre Abdoulaye Daouda Diallo affirme qu’il existe une rubrique «études, prospections de financement et suivi des opérations financières de l’Etat».
Ce chapitre, à l’entendre, est doté de crédits budgétaires permettant au ministère de payer, notamment, les agences de notations comme Moody’s, Standard & Poor’s, les agences de conseil comme Rothschild & Co, les prestations réalisées par des sommités académiques, d’anciens chefs d’État et bien d’autres structures et conseillers. Dans ce cadre, poursuit-il, Dominique Strauss-Kahn, actuel directeur de la société de conseil, Parnasse Global Limited, a bénéficié d’un contrat avec l’État. «Sur la base de ses prestations, Strauss Kahn a été, évidemment, rémunéré», fait savoir l’argentier de l’Etat. Par contre, s’agissant, enfin, du domicile de son compte, il a relevé qu’il appartient au prestataire de donner le numéro du compte sur lequel il souhaite être payé. Une fois qu’il exécute la prestation, ses honoraires devront y être virés. Dans un autre registre, les députés souhaitent la transformation de la poste en une banque postale. Cela intervient au moment où l’entreprise traverse une crise sans précédente marquée par un trou de 1,700 milliard du à des prêts «irréguliers» accordées à des postiers et à des fournisseurs de La Poste.
De son côté, le ministre révèle qu’une commission de réflexion sur la restructuration de ladite entité a été mise sur pied. «Le travail étant déjà terminé, une banque postale est envisagée pour continuer les activités de cette structure», a expliqué le ministre des Finances et du Budget. Le projet de budget dudit département a été arrêté à 334 milliards 176 millions de Frs Cfa.