L’Agence nationale de la Couverture maladie universelle n’a pas encore atteint son objectif initial. Des outils pour y arriver sont en train d’être développés. Parmi ces outils, le marketing social.
«Le personnel de l’agence pour la Couverture maladie universelle, les acteurs mutualistes et les points focaux qui nous représentent au niveau des services de santé se sont réunis pour une capacitation dans le cadre du marketing social adapté à la Couverture maladie universelle.»
Ainsi, le docteur Bocar Mamadou Daff s’est-il exprimé durant la clôture de l’atelier de quelques jours visant ladite capacitation. Le Directeur général de l’Agence nationale pour la Couverture maladie universelle (Anacmu) rajoute que cette formation a pour but d’outiller les acteurs qui y ont pris part, afin de les imprégner de l’aspect communication. Le but est de pousser les populations à s’approprier les mutuelles de santé et d’y adhérer. Et, de là, bénéficier de la Couverture maladie universelle.
Cette dernière, à en croire M. Daff qui en a la charge, avait pour objectif d’atteindre 75% de la population sénégalaise. Or, tel que précisé par M. Daff, on n’en est qu’à 53,6%. Le gap existe, qu’il faut combler. Pour ce faire alors, l’Anacmu mise sur la communication de proximité. L’atelier de Dakar a été une première étape. D’autres sont prévus un peu partout dans le pays.
Réussir la massification pour gonfler le budget
Pour l’heure, les bénéficiaires de cette formation en marketing social appliqué à la Cmu s’en réjouissent. Moustapha Mbengue, président de l’Union des mutuelles de santé communautaires de Dakar, parle à leur nom. «Nous l’apprécions positivement. C’est une formation qui vient à son heure, parce qu’elle permet de renforcer les capacités des mutualistes», dit celui qui a reçu son diplôme des mains du directeur de l’Anacmu.
Pour lui, la communication sociale de proximité aidera à atteindre les objectifs des mutualistes et de l’agence dont le docteur Daff a la direction, à savoir, enrôler le maximum possible. Un tel résultat va d’ailleurs impacter le budget de l’Anacmu. «Si on fait de bons résultats, il n’y aucune raison pour que l’Etat ne l’augmente pas.» «Quand on parle de mutuelle de santé, poursuit-il, on parle aussi de mobilisation de ressources financières», qui passe par l’enrôlement. Ce dernier, appelant l’adhésion massive des cibles.
Dans ce sens, «nous allons privilégier les dialogues communautaires, la mobilisation sociale, la communication interpersonnelle, pour permettre aux populations d’avoir le maximum d’informations», a souligné M. Mbengue. La communication, pour ce dernier, s’appuiera sur le secteur de l’offre (personnel des postes et centres de santé) du fait du contact direct que les agents de ce secteur ont avec la population.
Le président de l’Union des mutuelles de santé communautaires de Dakar souligne en passant que «l’objectif est d’arriver à faire comprendre aux gens que l’assurance-santé est l’organisation d’une demande. Les mutuelles de santé servent à enlever les barrières financières pour permettre aux populations d’avoir accès à des soins de qualité à moindre coût, parce que nous savons que la santé coûte très cher»