Bouteilles vides à la main, une jeune fille habillée en robe bleue est désespérément à la recherche d’eau au quartier Liberté 5. Elle est accompagnée de 4 jeunes garçons qui tiennent, aussi, des bouteilles. Ils trouvent enfin un point d’eau. Sur l’allée qui mène vers le terminus de Dakar Dem Dikk, les entrées et les sortis se multiplient dans une maison en construction. La pression est bonne et l’eau coule. Le vigile sous couvert de l’anonymat essaie d’aider les populations. Quelques minutes plus tard, il demande aux gens de partir, car son patron pourrait venir d’une minute à l’autre.
Au quartier d’à côté, à Liberté 6, c’est le même scénario. Devant une boutique, Nancy, une dame de la quarantaine est venue acheter de l’eau.
Elle est avec son jeune frère qui est là pour lui prêter main forte. « C’est une situation très difficile que nous endurons. Hier, il m’a fallu, encore, acheter de l’eau pour faire la cuisine. Souvent, je fais des veillées pour avoir de l’eau tard dans la nuit. C’est vraiment difficile », martèle-elle, la mine triste. Selon Binta Ba, certes, la situation est difficile, mais il y a eu une communication sur les pénuries d’eaux durant cette période. Comme elle, beaucoup ont été dans la rue à la recherche du liquide précieux. Direction : le camp des sapeurs-pompiers de Dieuppeul.
Mais, ce sera, une fois de plus, la désillusion. Selon l’agent trouvé sur place, les bouches d’eaux sont tous vides. La seule qui reste est consacrée aux urgences. Il ajoute qu’il ne peut prendre le risque de donner ce qui leur reste. Malgré cela, les gens continuent de venir avec leurs bouteilles. Au grand bonheur des boutiquiers et charretiers, qui se remplissent les poches.