Les populations trinquent. Les familles de la zone sylvo pastorale vivent le calvaire, à cause de la cherté des prix des denrées alimentaires. Une situation délicate pour des milliers de familles qui arrivent difficilement à joindre les deux bouts. La preuve par ces pères de famille, des fonctionnaires retraités, qui sont toujours en service dans l’administration pour avoir de quoi survivre.
Du village de N’Dieurba en passant par Fanaye, Thillé Boubacar, Tarédji, N’Dioum, Golléré, M’Boumba, Pété, Galoya et Madina N’Diatbé, c’est un véritable luxe de voir des familles manger régulièrement à leur faim. Dans le Fouta de nombreuses familles se contentent de la bouillie du mil ou du riz sec aux poissons, ou parfois avec du poisson séché. La preuve de l’ampleur du phénomène de pauvreté qui sévit en ce moment dans cette zone. «De nombreuses familles vivent avec le strict minimum», affirme un gendarme à la retraite. Malgré sa retraite décente, notre interlocuteur avoue vivre difficilement à cause de la hausse des prix des denrées qui ne cessent de grimper. En effet, le litre d’huile est vendu à 1 500 francs. Quant au riz, il coûte 400 francs Cfa et le lait en poudre à 3 000 francs. Le kilo de sucre est vendu à 700 francs. Ce qui révolte les ménagères de la commune de Galoya qui se ravitaillent dans le louma le plus important de la sous-région.
Dans cette commune et presque partout ailleurs, les ménages se plaignent de la surenchère des commerçants qui refusent d’appliquer les prix définis par l’Etat. «Ici, personne ne respecte le prix. Chaque commerçant peut se lever un beau jour et fixer ses prix sans être inquiété. C’est comme si les services de contrôle n’existent plus dans ce pays», déplorent des retraités, trouvés sous l’arbre à palabre au garage de Galoya.
«Aujourd’hui, tu peux acheter le litre d’huile à 1 400 francs et revenir demain l’acheter à 1 500 francs chez le même commerçant», déplore un enseignant en poste dans la commune de Dodel. Notre interlocuteur invite le gouvernement à subventionner certains produits de grande consommation, notamment le riz, le sucre et l’huile. Cela, dit- il, pour atténuer les effets de la flambée des prix des produits de première nécessité, d’une part et d’autre part à soutenir les producteurs agricoles.
En effet, les paysans peinent très souvent à pratiquer une campagne de contre saison à cause de la faiblesse de leurs moyens. Car beaucoup d’entre eux sont endettés et n’arrivent pas à hono- rer leurs engagements auprès des banques.