« Je ne sais où se trouve l’erreur, mais je constate qu’on se trompe souvent, presque toujours, au sujet du MFDC ».
Un événement, ou simplement un incident, sinon un accident, suffit pour que, subitement, l’on isole la Casamance dans le Sénégal.
Ainsi en est-il du « phénomène Sonko ».
En effet, quand tout va « bien » avec Ousmane Sonko, celui-ci est « Sénégalais », et le « phénomène Sonko », « sénégalais » aussi. Mais à la moindre saute d’humeur, due à la moindre rumeur, Ousmane Sonko est « Casamançais », et avec lui son « phénomène ». Puis, sans transition, l’un et l’autre deviennent bientôt « MFDC ».
Ousmane Sonko veut devenir président de la République du Sénégal, il ne ménage aucun effort pour ce faire ; et César Atoute Badiate de voir en lui le « nouvel Émile Badiane ». Et, malgré l’ignorance et la bêtise réunies qui sous-tendent ce doux rêve, d’aucuns lui prêteront un dangereux précédent, au point de décider d’une nouvelle guerre préventive en Casamance contre le MFDC. Car Sonko tout seul, c’est trop dangereux. Alors, Sonko plus le MFDC…
Il s’y ajoute que la reddition de César Atoute Badiate, acté le 4 août 2022 à Bissau par l’accord dit de paix et du dépôt des armes, n’ôtera rien à l’idée que d’aucuns se font de sa supposée alliance d’avec Ousmane Sonko.
En marge ou à cause du « phénomène Sonko », des agents d’État sont alpagués ou en voie de l’être par les services d’État concernés. Jadis réputés pour leur professionnalisme, ils sont ainsi adulés comme d’authentiques « Sénégalais ». Suspectés ou soupçonnés pour leur proximité d’avec Ousmane Sonko d’accointance douteuse, ils redeviennent ce qu’ils n’ont pourtant jamais cessé d’être, soit des « Casamançais », puis bientôt « MFDC », ce qu’ils n’ont guère du reste jamais été.
Ousmane Sonko a beau vouloir, et le dire publiquement, que ceux qui s’exercent à commenter les opérations militaires en Casamance contre le MFDC soient arrêtés et traduits en justice, il se trouvera toujours des individus pour le déclarer « MFDC » d’une part, et de l’autre « le bras armé du MFDC » pour les uns, « le bras qui arme le MFDC » pour les autres.
Et pourtant, Ousmane Sonko président de la République ne serait-il pas le chef des Armées qui déclarent et font la guerre au MFDC?
J’ai dit et démontré à suffisance dans certaines de mes contributions précédentes à quel point la notion de « Sonko ololi » (littéralement en diola « Sonko le nôtre ») était ontologiquement dangereuse et politiquement contre-productive et le « phénomène Sonko », une tueuse potentielle pour la « génération Sonko ».
« Sonko ololi » avec le « phénomène Sonko » plus la « génération Sonko » sacrifiée ! Voilà un lourd passif que la Casamance devra supporter, durablement, cumulativement sinon à la suite du passif signé MFDC. »