Un vent défiance souffle au niveau de la mouvance présidentielle. Les responsables de la coalition présidentielle sont en train de passer outre l’appel de Kaffrine.
En effet, en visite dans cette partie du pays, où le maire sortant, Abdoulaye Wilane, et le ministre Abdoulaye Saydou Sow sont à couteaux tirés à cause des investitures, Macky Sall, chef de la coalition Benno Bokk Yaakaar, avait intimé l’ordre aux responsables de la mouvance présidentielle de se tenir à carreaux et d’attendre qu’il choisisse lui-même les hommes et les femmes qui vont défendre les couleurs de la majorité présidentielle.
D’ailleurs, d’après le porte-parole de son parti, il a reçu carte blanche de la part des leaders de la coalition pour procéder aux investitures et choisir les têtes de liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar.
Mais, au fur et à mesure qu’on approche de la date fatidique de la clôture du dépôt des listes électorales, son autorité est remise en question. Personne ou presque dans sa coalition ne respecte son oukase. On assiste, aujourd’hui, à une course effrénée aux déclarations de
candidature. Les plus téméraires le font ouvertement, sans intermédiaire. C’est le cas par exemple de Mame Mbaye Niang, Mame Boye Diao, son beau-frère Adama Faye, l’ancien ministre Mary Teuw Niane, Seydou Guèye, etc. Les moins courageux se refugient derrière des mouvements de jeunes ou des personnalités de moindre envergure pour afficher leurs ambitions locales.
Pire, les socialistes qui étaient jusque-là fidèles et qui se distinguaient par leur loyauté envers lui, se rebiffent. Ils montrent des signes de défiance. La direction du parti, incarnée par Aminata Mbengue Ndiaye, s’apprête à déposer sa caution.
Au niveau local, à Pikine, à Kaffrine, Fimela et dans d’autres localités, les socialistes travaillent ouvertement à mettre en place des listes parallèles. Pire, certains ont décidé de s’allier avec des opposants. Il reste ainsi à Macky d’user du bâton et de la carotte pour convaincre les irréductibles. Car la multiplication des listes dans son camp joue en sa défaveur.