«Avec votre aspiration à faire du transport aérien un des moteurs de la croissance économique du pays, nous avons tous accompagné d’une façon ou d’une autre le projet phare du Plan Sénégal Émergent , référentiel des politiques publiques de l’Etat du Sénégal , nous voulons nommer Air Sénégal SA.»
Nous sommes personnel de la seule société d’assistance au sol AIBD Assistance Service , en abrégé 2AS , née de la fusion des deux sociétés de handling AHS ( Aviation Handling Service ) et SHS ( Sénégal Handling Service ) opérants à l’aéroport L.S. Senghor à Yoff. La gestion confiée aux partenaires turcs ne sera certainement pas enseignée dans les écoles de management. Depuis cinq ans, derrière des avions qui arrivent et qui repartent, se cachent le non-respect de certaines procédures opérationnelles et le danger permanent causé par l’absence d’équipements en quantité et en qualité En outre, la chaîne de responsabilités qui entoure notre activité est de plus en plus confiée à des intérimaires et des stagiaires en violation flagrante des dispositions réglementaires. Nous avons tous admis y compris les autorités, la limite de ce management bon marché, qui n’investit pas et ne recrute pas non plus. Cinq ans ne leur auraient manifestement pas suffit à comprendre qu’un bon projet doit comporter un bon volet social afin de s’assurer de l’adhésion de tous, car la performance économique de l’entreprise dépend également dela performance sociale de ses travailleurs. Au terme de ces années , les scénarii les plus invraisemblables ont vu le jour. Notre ministre de tutelle, celui des transports aériens est venu y apporter de la clarté. Le 05 Décembre dernier, durant le vote de son budget ,Monsieur Le Ministre déclare à la tribune de l’Assemblée Nationale la volonté des autorités de donner à Air Sénégal, l’exclusivité de l’assistance au sol. Notre société 2AS compte près de 800 agents. Elle n’est pas au point. Le paradoxe, c’est que Air Sénégal qui s’érige en futur patron doit à l’entreprise 3,5 milliards. La compagnie est en situation de redressement économique, avec du personnel en trop, une vision en moins A notre sens ce projet est moribond. En détenant 49% de 2AS, une dette de 3,5 milliards, un sureffectif conséquent , une stratégie commerciale à l agonie, il est possible pour Air Sénégal de se révéler mais sans nous rendre inexistant, encore moins nous mettre en danger. Air Sénégal doit pouvoir survivre avec des idées novatrices en lien avec une stratégie bien définie et des hypothèses chiffrées .Pour ceci ,le recours a une expertise exigeante est apparue indispensable.2AS qui a du mal à sortir la tête de l’eau ,ne saurait être là bouffée d’oxygène pour Air Sénégal.
Monsieur Le Président, la présente adresse est une volonté modeste de notre part d’attirer votre attention sur les menaces qui pèsent sur l’avenir immédiat de notre activité , et par ricochet celui d’Air Sénégal. La gestion de l’exception fait que l’on doit comprendre ce qui se passe ici et ailleurs. En somme valoriser et prioriser chaque secteur d’activité dans le rôle et les attributs qui sont les siens. Il reste indéniable que les employés doivent être considérés comme des participants de l’entreprise au même titre que les actionnaires et les associés en ce sens que nous partageons tous les risques qui découlent de certains choix.
Monsieur le Président, compte tenu de ce qui précède , nous demandons humblement et simplement que cette mesure soit reconsidérée dans de meilleures proportions. Nous comptons à nouveau sur votre sens élevé de la responsabilité pour donner de la visibilité et de l’espoir à l’activité de chacun.
En vous réitérant notre engagement à vouloir œuvrer pour la réussite d’une politique orientée vers la satisfaction de tous vos compatriotes nous vous prions, Excellence ,Monsieur Le Président de la République ,d’agréer, l’expression de notre très haute considération et de notre profond respect.
Les représentants du personnel de 2AS