Le conseil d’administration de Twitter avait, dans un premier temps, tenté de bloquer l’offre de rachat du patron de Tesla et de SpaceX, avant de finalement engager des discussions. Elon Musk a mis la main sur Twitter. Après des heures de discussions, le réseau social a annoncé lundi 25 avril avoir accepté l’offre du milliardaire.
Elon Musk avait fait une proposition de rachat le 14 avril, se disant prêt à débourser 54,20 dollars par action Twitter (49,70 euros). Cela représentait un « premium », c’est-à-dire une bonification, de 54 % par rapport au cours d’ouverture du titre le 28 janvier, date à laquelle M. Musk a commencé à investir dans Twitter. Au total, M. Musk a mis un peu plus de 43 milliards d’euros sur la table, et assure avoir pu bâtir le plan de financement correspondant.
Le lendemain, Twitter avait annoncé mettre en place une clause, surnommée « pilule empoisonnée », censée empêcher Elon Musk de racheter facilement ses actions. Plusieurs actionnaires, dont le fonds dirigé par le prince saoudien Al-Walid Ben Talal Al Saoud, l’un des principaux actionnaires de Twitter, avaient jugé l’offre de M. Musk trop faible.
Incertitudes
Pendant plusieurs jours, la possibilité d’un rachat avait semblé s’éloigner – Elon Musk, coutumier des changements subits de stratégie et des provocations, avait par ailleurs renoncé, à la mi-avril, à siéger au conseil d’administration de l’entreprise, dont il était devenu le principal actionnaire. En parallèle, il avait multiplié les critiques contre l’entreprise… Sur Twitter, où il est l’une des personnalités les plus suivies, avec plus de 80 millions d’abonnés.
Mais selon les informations du New York Times, une longue session de négociations ce 24 avril, qui s’est terminée tard dans la nuit, a finalement permis de trouver un accord. Selon les informations du quotidien américain, le conseil d’administration aurait été convaincu de la solidité du montage financier proposé par M. Musk. Le rachat ne devrait pas poser de problème particulier pour le régulateur américain, Elon Musk, patron de Tesla et de SpaceX, ne possédant aucun autre réseau social.
Un rachat très politique
Le rachat soulève cependant de très nombreuses questions, tant économiques que politiques. Elon Musk n’a pas caché ses intentions : sortir Twitter de la Bourse, pour pouvoir y apporter des changements majeurs qu’il estime indispensables à sa survie. A commencer par un relâchement de la « censure » – comprendre « les règles de modération » – du réseau social.
« La liberté d’expression est la fondation d’une démocratie fonctionnelle », a déclaré M. Musk dans un communiqué annonçant le rachat de Twitter. « Twitter est la place de village virtuelle, où les sujets vitaux pour l’avenir de l’humanité sont débattus. Je veux rendre Twitter meilleur que jamais, en améliorant le produit grâce à de nouvelles fonctionnalités, en rendant ses algorithmes ouverts pour améliorer la confiance, mettre fin au spam, et authentifier tous les [comptes personnels]. »
Libertarien, historiquement proche des libéraux américains, M. Musk a opéré, ces dernières années, un rapprochement remarqué avec Donald Trump et le Parti républicain. Aux Etats-Unis, les partisans les plus acharnés de l’ex-président espèrent qu’il lèvera le blocage du compte Twitter de Donald Trump, suspendu après qu’il a été utilisé pour encourager les émeutiers qui ont pris d’assaut le Capitole le 6 janvier 2021.
Donald Trump a, depuis, lancé son propre réseau social, Truth Social, dont les débuts ont été perturbés par de multiples problèmes techniques, et sur lequel il doit ouvrir son compte officiel dans les prochains jours. « Je ne vais pas retourner sur Twitter, je vais rester sur Truth Social », a déclaré M. Trump à Fox News, quelques heures avant l’annonce du rachat. « Mais j’espère qu’Elon rachètera Twitter parce qu’il va l’améliorer et qu’il est un homme bien. »