L’hôpital, ce lieu mythique qui sert à rétablir la santé de l’être humain, s’est-il offert un tout autre rôle dont celui de précipiter la mort de malades?

Voilà qu’une information le concernant, et des plus dramatiques, vient d’occuper la Une des journaux. En effet, il s’agit ce jour, d’une victime de plus, qui vient de s’ajouter à ces nombreuses plaintes brandies à l’endroit des acteurs de la santé. On nous apprend que celle-ci, une femme enceinte se plaignait de douleurs très intenses qu’elle ressentait. Astou Sokhna criait dans les coulisses de l’hôpital, l’aggravation de son état de santé, allant jusqu’à demander en urgence une césarienne pour ainsi sauver sa vie. Devant l’insensibilité et l’insouciance de la sage-femme, elle a fini par succomber,après sept heures d’horloge, restée sans assistance.
Devant un tel constat, nous sommes en droit et en devoir de nous demander qui sont vraiment, ces personnes qui évoluent dans les structures de santé?
Sont-elles vraiment conscientes de leurs responsabilités, surtout celle en relation avec la vie ou la mort des patients?
Les causes de telles négligences peuvent être jugées sous plusieurs angles.
Rappelons l’histoire du faux médecin qui dispensait des soins dans un grand hôpital de la place en mars 2020. À l’insu de plusieurs de ses collègues, Amadou Samba avait usurpé son titre, mettant en danger la vie de plusieurs personnes. Un exercice illégal de la médecine qui, certainement, a poussé des vies à un degré de vulnérabilité insoupçonnée. Comment un tel intrus a pû pénétrer le cercle fermé des médecins jusqu’à obtenir un tel niveau de responsabilité ?
Aurait-il bénéficié de privilèges ou de complices au sein même de ce corps d’élite?
Et la responsabilité de l’ordre national des médecins? N’est-elle pas engagée?
En 2017, le décès d’une jeune adolescente avait fait couler beaucoup d’encre et provoqué l’ire de beaucoup de sénégalais, particulièrement de pikinois, pour négligence médicale, nous a-t-on servi. À l’époque, Mballo Dia Thiam, secrétaire général du SUTSAS, le Syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale affirmait que ses ‘‘collègues passent plus de 24 heures dans les structures alors qu’une permanence de 12 heures est la limite normale.
Alors, osons affirmer qu’il y a un déficit de personnel, un déficit de spécialistes. Par ailleurs, les structures qui sont chargées d’accueillir ces urgences sont presque toutes dépassées parce que la capacité d’urgence est très réduite. Les urgentistes, on les compte car ils sont peu nombreux. Souvent, les intrants posent problèmes parce que tout est tributaire des budgets de fonctionnement.
Nous nous souvenons qu’un vigile d’un centre de santé, situé à Guediawaye, donnait des soins payants, à l’absence des médecins de la même structure et à l’insu du corps médical.
Les médecins, comme les enseignants sont constamment en grève dans ce pays et tous les ans, avec comme principal point de revendications: La précarité salariale.
Sous-payés, ces acteurs de la santé, sont-ils entièrement responsables de ces problématiques qui gangrènent le secteur?
Leur objectif est de sauver des vies mais qui sauve les leurs face aux difficultés financières, morales, endurées dans le milieu de la santé, sans compter les véritables risques sanitaires du métier.
La pandémie de la COVID19 a déterré les réels problèmes de logistique de la Santé au Sénégal. Combien de médecins sont morts infectés dans l’exercice de leur fonction?
De toute évidence, le secteur de la santé reste très problématique et une assise nationale s’impose pour remédier à toutes ces difficultés.

Papa Cissé
CELLULE DES CADRES DE LA RÉPUBLIQUE DES VALEURS.