Dans le but de renforcer le système de justice pénale internationale et lutter contre l’impunité par la coopération entre la Cour et les États. La Cour pénale internationale (Cpi), en étroite coopération avec le Sénégal, seront en conclave au Sénégal pour une conférence régionale. Cette conférence a réuni plus de 190 participants pour discuter du renforcement du secteur judiciaire Sénégalais voire africain.
Les discussions ont souligné l’importance des efforts collectifs pour assurer la mise en œuvre effective du principe de la complémentarité, avec un accent particulier sur les États de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Le communiqué final, lu par Tribune, souligne que cet événement s’inscrit dans le cadre d’efforts visant à faire progresser la coopération et la complémentarité entre les États, la Cour et ses partenaires.
Parmi les participants, des ministres de la Justice et d’autres hauts fonctionnaires des 15 États membres de la Cedeao, de la République du Tchad et de la République centrafricaine, ainsi que de hauts fonctionnaires sénégalais, des représentants du corps diplomatique, du barreau sénégalais, du milieu universitaire, de la société civile et des journalistes ont participé notamment le ministre de la Justice de la République du Sénégal, Me Malick Sall, la Présidente de l’Assemblée des États parties (Aep), Silvia Fernández de Gourmandai, le Président de la Cpi, le juge Piotr Hofmański, le Procureur adjoint de la Cpi, Mame Mandiaye Niang, le Vice président du Conseil de direction du Fonds au profit des victimes, Ibrahim Sorie Yillah, et la Présidente de l’Association du Barreau près la Cour Pénale Internationale Jennifer Naouri.
Dans son discours d’ouverture, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux du Sénégal, Me Malick Sall, a notamment déclaré : «La Cour tire sa légitimité, en réalité, de la confiance que lui accordent les États parties, du mandat que ceux-ci lui ont conféré et du soutien qu’ils voudraient bien lui fournir, pour le traitement, par elle, d’éventuels faits soumis à sa juridiction. L’efficacité ou la réussite de la Cour est tributaire du respect par celle-ci, tout comme par les États parties, des dispositions statutaires qui régissent leurs rapports, mais aussi et surtout de la volonté de chacun de nos pays à jouer sa partition dans la distribution de la justice pénale au niveau national. Tout compte fait, la Cpi ne peut pas agir sans le concours des États, qui ont le monopole de la police, et sans lesquels l’identification et la comparution des accusés, ainsi que des victimes et des témoins seraient improbables».
S’adressant à la séance d’ouverture de la conférence, la présidente de l’Aep, Silvia Fernández de Gurmendi, a exprimé la gratitude de la Cour à la République du Sénégal pour son hospitalité et pour avoir accepté d’accueillir la conférence. Elle a déclaré : «On constate un intérêt redoublé pour la justice et une multiplication de mécanismes et initiatives pour l’achever. Nous assistons ainsi à l’émergence d‘un système global de justice, au sein duquel des tribunaux agissant à différents niveaux ont un rôle à jouer, parfois un rôle central, parfois un rôle complémentaire ou de soutien. La Cpi a prouvé qu’elle peut jouer efficacement tous ces rôles».
Le président de la Cpi, le juge Piotr Hofmański, affirme que quel que soit le continent et quelle que soit la nationalité des victimes ou des auteurs, le mandat et l’objectif de la Cpi restent les mêmes : lutter contre l’impunité pour les atrocités les plus graves. «Nous nous efforçons d’œuvrer pour l’obligation de rendre des comptes. Nous nous efforçons de rendre justice aux victimes. Et nous nous efforçons de prévenir de futurs crimes. Mais la Cpi ne peut rien faire de tout cela seule. C’est pourquoi cette conférence est si importante. C’est l’occasion de tirer les meilleures pratiques et les leçons apprises, et de discuter ce que nous pouvons faire pour renforcer la coopération dans notre quête commune de justice», dit-il.