À la veille de la tabaski alors que toutes les pensées vont vers l’achat d’un mouton, la flambée des prix de l’oignon, de la pomme de terre et celle aussi des condiments qui accompagnent la cuisson du bélier donne déjà du tournis. Comme d’habitude, à chaque veille de fête, les prix des denrées sont revus á la hausse. Une situation que déplorent les consommateurs.
La tabaski, une fête de forte consommation ici au Sénégal! Au marché Castors dans la capitale, l’ambiance est déjà festive à quelques jours de la célébration de l’Aid El Kébir (Aïd al-Adha). Plusieurs sacs d’oignons sont disposés devant les magasins. Mor, un grossiste affirme qu’en ce moment, le sac d’oignons est vendu entre 10000 et 11000 francs cfa mais que le prix de l’oignon n’est rien face à celui de la pomme de terre qui est vendu actuellement à 12000 voire 14000 francs ajoute-t-il.
Plus loin, chez un autre grossiste, Samba et son frère commerçant, pointent du doigt le prix du transport et le problème de stockage parce que disent-ils ces produits pourrissent vite et ils ne vont pas prendre le risque d’en avoir beaucoup parce que chaque année, ils vendent á perte ce qui ne les arrangent nullement. « En plus de cela, nous sommes des pères de famille et nous avons aussi des obligations vis à vis de nos familles», ajoutent-ils. Notons que l’année dernière, les cultivateurs avaient enterré plusieurs tonnes de leurs productions par manque de conservation.
Cette année bien que le marché est bien approvisionné, n’empêche les commerçant restent sceptiques. Ibrahima, un jeune commerçant attendant la décharge d’une charrette remplie de sac d’oignons comme de pommes de terre devant son magasin nous apprend avec fermeté que les prix ne risquent pas de baisser en tout cas pas pour le moment. «En cette période de fête, nous avons acheté chez le fournisseur á 9000 francs le sac. Donc, nous ne pouvons pas vendre en deçà de ce prix», soutient-il. Il termine en invitant le ministre du commerce de régulariser les prix.
«LES COMMERÇANTS PROFITENT DES FETES POUR AUGMENTER LES PRIX»
Panier à la main, Madina Fall, une cliente habillée en taille basse voile confie que «l’oignon et la pomme de terre sont très chers en ce moment». Ce qui ne devrait pas être le cas selon elle, «car en cette période de fête les pères de familles effectuent beaucoup de dépenses entre l’achat du mouton, les habits et autres». «Ils devraient être plus cléments. Néanmoins, on est obligés d’acheter parce qu’on n’a pas le choix. Le kilogramme d’oignon devrait pas dépasser à 250 francs cfa, parce qu’il est produit ici et si on ne fait pas attention cela risque d’augmenter encore durant les 3 jours qui restent. Les commerçants sénégalais ont cette habitude d’augmenter les prix à l’approche de chaque fête. Ce que je trouve anormal», se désole-t-elle.
Assise devant sa table, Awa Mbaye vendeuse de condiments nous livre les prix par kilogramme des produits qui vont aussi avec la fête et qui sont également en hausse. «Le piment est cédé à 3000 le Kg; persil 1500 ; poivre 4000 ; ail 1200», liste-t-elle avec précision. De tous les grossistes que nous avons visités les témoignages restent les mêmes. Les prix ont augmenté considérablement et en espace de quelques jours seulement. Par ailleurs, l’huile reste le produit alimentaire le plus cher. La bouteille de 5 litres coûte 8000 francs.