L’Ussein serait dans une situation assez difficile, si l’on croit le Saes qui dénonce un problème d’infrastructures, de gestion et un déficit d’enseignants. A cause de cette situation, l’université, annonce le syndicat, ne «pourra accueillir de nouveaux bacheliers».
L’enseignement supérieur est fortement agité, ces derniers jours. A l’Université Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass (Ussein), la situation n’est guère reluisante, selon le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), qui déplore une gestion des plus «macabres» d’une université pour le moins «malade» depuis 2019. Ces mots du chargé des revendications et de la coordination du dudit syndicat, Cheikh Atab Mané, et du Dr El Hadj Omar Ndao montrent la gravité de la situation. Les responsables du Saes et les professeurs de l’université Sine-Saloum n’ont pas fait dans la langue de bois, pour lister des maux qui gangrènent leur établissement, notamment les problèmes infrastructurels, pour une structure éparpillée entre quatre régions (Kaolack, Fatick, Kaffrine et Diourbel). D’après le Saes, les chantiers de l’université, à Kaffrine et Fatick, sont à l’arrêt. «Nous avons plus de 4000 mille étudiants et malheureusement notre capacité d’accueil fait défaut, sans parler des déficits d’enseignants ou encore des problèmes de locaux survenus avec la formation des instituteurs en Centre de recrutement et de formation des personnels enseignants (Crfpe)», explique Dr El Hadj Omar Ndao. Rapporte Sudquotidien.
En écho, le chargé des revendications et de la coordination du Saes, Cheikh Atab Mané, noircit davantage le tableau : «L’Ussein est la seule université du Sénégal qui n’a pas ses propres locaux et le peu de salles qu’on avait en Crfpe, on vient de les perdre, ce qui fait qu’on a du mal à dérouler les activités pédagogiques. Nous disons à l’autorité (le recteur, Ndlr) et à la tutelle que tant que ces problèmes ne sont pas réglés, nous ne pourrons pas recevoir de nouveaux bacheliers cette année.»
Une exécution lente du budget-gestion
Par ailleurs, la gestion de l’université par son recteur, a également été remise en question, notamment en ce qui concerne le budget de l’Ussein. «Ici, nous n’avons pas un problème de budget, mais plutôt un problème d’exécution du budget. Notre recteur n’étant jamais là, il y a des lenteurs au niveau de l’exécution des marchés. On a fait des conseils Ufr et des conseils de département pour acquérir du matériel pédagogique et vidéo, mais jusqu’ici rien n’a été lancé par le recteur. Récemment, le ministère de tutelle nous a accordé une rallonge de 500 millions à exécuter avant décembre et, jusqu’ici, rien n’est fait», déplore M. Mané, qui n’a pas manqué de regretter également les conditions de travail difficiles des enseignants qui sont, pour le moins, débordés. «Nous avons 4162 étudiants pour 38 enseignants. Ce qui fait que nous nous retrouvons, en moyenne, avec 109 étudiants par professeur, ce qui est anormal», enchaîne-t-il. Dans le même sillage, le chargé des revendications de la coordination du Saes de l’Ussein, Cheikh Atab, dénonce aussi les recrutements «abusifs» sans appels à candidature et sans avis favorable du Conseil académique qui prévalent au sein de l’Université de la capitale du Saloum.