Ils sont des dizaines de privilégiés à avoir acquis plusieurs hectares de terres dans la commune de Diamniadio. Une situation qui ulcère les populations autochtones. Regroupés en collectif, elles exigent la rétrocession entière de «leur» foncier et l’annulation de tous les baux.
Le Collectif And Sàm Moomélu logé dans la commune de Diamniadio est en guerre contre les bénéficiaires de terres dans leur localité. Arborant des brassards rouges et brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: «Sunu Souff, Sunu bakane»; «Diamnia-diokh dit stop aux prédateurs fonciers!» «Chinois déloul Chine»; «Aprosi, ne touche pas à mon bassin de rétention», les membres de ce collectif ont dit non à la prédation foncière orchestrée par des entreprises nationales et étrangères avec la complicité de la commune. «Ce collectif est né des suites d’un long processus d’informations et de sensibilisation de l’ensemble des quartiers de la commune. Les objectifs du collectif visent à faire de Diamniadio une cité où l’essentiel des problèmes sociaux des populations seront pris en charge de façon optimale, notamment le foncier», déclare Aliou Dème, président dudit collectif. Pour cette entité, depuis des années, on assiste à un bradage foncier organisé entre des privés et les spéculateurs fonciers en connivence avec la commune et les services déconcentrés de l’Etat.
Ce bradage foncier des terres immatriculées au nom de l’Etat par la commune se fait sans aucune planification, sans prendre en compte les préoccupations des populations, de leurs projets et programmes. «Des baux de toutes sortes sont donnés à des promoteurs immobiliers privés qui n’ont qu’un seul programme: poser une hypothèque auprès d’une banque ou établissement financier pour prélever des fonds et disparaître», lance Aliou Déme. Demba Diop dit Diop Sy et son entreprise Ude sont les noms les plus évoqués par les contestataires. Pour le collectif, c’est le maire de Tivaouane et son entreprise qui ont causé beaucoup de préjudices à Diamniadio et ses cen-traines de familles.
Outre Diop Sy, plusieurs autres privés ont été indexés par ce collectif. «Les hé-rôtîtes de Amadou Lamine Fall, Ibrahima Badiane, Somisci, le Gie Minam, les sinistrés de Dalifort-Foirail, Le Mec du Rail; Le Gie le Baobab, la Coopérative du Saloum, les Acquéreurs de Thiané Diop, Cacex, Keur Khadim, Mandiaye et Fils …sont là et occupent des hectares. Que dire aussi de la Snhlm qui dispose de 150 ha de terres et exerce dans l’illégalité sur nos terres. Il est grand temps d’arrêter ces pratiques mafileuses», indique le collectif.