Le leader de Pastef et non moins député à l’Assemblée nationale Ousmane Sonko a saisi le procureur de la République, l’Inspection générale d’Etat et l’Office national de répression de l’enrichissement illicite (Ofnac) pour que la lumière soit apportée au détournement présumé de deniers publics portant sur 94 milliards de francs CFA. Mais depuis, rien n’a été fait dans cette affaire où le Directeur des impôts, Mamour Diallo est accusé d’en être l’auteur principal.

Ainsi, le Pastef a, ce mercredi, fait face à la presse pour mettre à nu les détails de ce dossier qui fait débat présentement sur la scène politique. Ousmane Sonko absent pour des raisons qui n’ont pas été expliquées, c’est le président de la cellule des cadres du Pastef, Bassirou Diomaye Faye, en présence de leurs avocats, Mes Abdoulaye Tall et Amadou Sow, qui a livré ses explications avec « des preuves à l’appui ».

Selon M. Faye, Seydou Sarr, ne disposant d’aucun droit ni titre, a par un « subterfuge malhonnête » et avec « la complicité » de Mamour Diallo, Directeur des Domaines, s’est tapé 94.783.159.000 FCFA sur le dos du contribuable sénégalais. Alors que, précise-t-il, ce sont les familles Ndiaga Ndoye et consorts, au nombre de 23 au total, qui sont propriétaires de 2.567.707 m² soit 256 ha sur le titre foncier n° 1451/R sis aux Parcelles Assainies/ Keur Massar. D’ailleurs, informe-t-il, une décision de justice donne gain de cause aux familles Ndiaga NDOYE et consorts qui retrouvent leur droit de propriété sur le titre foncier 1451/R, après 30 ans de procès.

« Ce que nous dénonçons, c’est du béton »

« Seydou SARR qui, n’a jamais détenu un droit de propriété sur le titre en question a reçu 94.783.159.000 FCFA tandis que les familles Ndiaga Ndoye et consorts courent encore derrière une indemnisation. À ce jour, elles sont détentrices du droit de propriété et doivent être indemnisées », a déclaré Bassirou Diomaye Faye. Qui fait savoir que les deux actes d’acquiescements fournis par Seydou Sarr sont faux et il les a acquis avec la complicité du directeur des domaines. Lequel a apposé sa signature sur lesdits documents. « Malgré le jugement qui le déboute de sa demande, Seydou SARR se rapproche de l’administration fiscale pour faire valoir un « droit » à être indemnisé en lieu et place des familles », a renseigné M. Faye. Qui demande au procureur de s’autosaisir afin que lumière soit apportée dans ce dossier. « Si Khalifa Sall a été condamné pour détournement portant sur 1,8 milliard de franc CFA, rien ne devrait retenir le procureur à convoquer les personnes citées dans cette affaire, ne serait-ce que pour les entendre sur les faits. Si Ousmane Sonko était accusé pour de tels faits, il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle de février ».

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À l’en croire, depuis que Ousmane Sonko fait des dénonciations sur les « prédations des ressources du pays », il n’a jamais reçu une plainte. « Mamour Diallo n’a jamais porté plainte. S’il avait une once de preuves contraires aux allégations d’Ousmane Sonko, il porterait plainte contre lui. Ce qui atteste que ce nous dénonçons est du béton », martèle Bassirou Diomaye Faye. Profitant de l’occasion, il a apporté une réplique à Madiambal Diagne qui dit accuser Ousmane Sonko sur des faits précis. Selon lui, ce dernier a été envoyé pour ternir l’image de leur leader. Mais, fait-il savoir : « C’est peine perdue. Nous connaissons ceux qui l’ont envoyé pour ternir l’image d’un homme politique intègre. Cela ne passera pas ».

Par ailleurs, il a donné des précisions sur les sociétés Mercalex et Atlas. D’après lui, Mercalex est plus ancien qu’Atlas, créée le 3 novembre 2017 par Ousmane Sonko, après qu’il a été radié de la fonction publique. S’agissant de la société Mercalex, il soutient qu’elle existe depuis 2014 et elle n’appartient pas au parlementaire.