Le décès d’Ahmed Bachir Kounta a sans doute ému plus d’un Sénégalais tant il se distinguait par sa transversalité. Guide religieux, ancien porte-parole du Khalife général de Ndiassane, il n’en était pas moins un grand journaliste. Le célèbre chroniqueur sportif Abdoulaye Diaw, qui l’a côtoyé tout au début de sa carrière salue la mémoire du défunt et rappelle le polyvalent qu’il fut durant toute sa carrière.
« Ahmed Bachir Kounta fut une grande personne et une grande personnalité. Nous venons de perdre un homme de foi, un homme de culture, un homme de sport, un journaliste émérite qui savait valser entre les différents domaines. Il fait partie de ceux qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire du commentaire sportif au Sénégal. C’est en 1955 qu’Alassane Ndiaye Alou a fait le premier direct au Sénégal, c’était à Saint-Louis. Peu de temps après, il n’avait plus besoin de faire le déplacement jusqu’à Saint-Louis parce qu’il y avait un certain Ahmed Bachir Kounta qui y occupait l’espace avec brio.
Quelques années plus tard, quand il avait été un peu mis à l’écart à cause de sa proximité avec Mamadou Dia, il avait été rappelé par Léopold Sédar Senghor parce qu’il y avait un match à fort enjeu, qui opposait le Sénégal à la Guinée. Tout le monde était convaincu qu’un retour d’Alou à l’antenne de Radio Sénégal pouvait aider le Sénégal à remporter le match mais Senghor avait demandé qu’on lui adjoigne quelqu’un. Et Ahmed Bachir Kounta fut ainsi choisi. Il avait le verbe, le ton, la lecture…
Personnellement, il m’arrive souvent que des jeunes journalistes me disent qu’ils ont aimé la profession grâce à moi, mais moi, j’ai aimé la profession grâce à Ahmed Bachir Kounta. C’était un homme d’une dimension exceptionnelle qu’on ne pouvait pas cantonner à une seule spécialité, aussi homme religieux qu’il fut. A mes débuts à Saint-Louis, Golbert Diagne et lui m’ont accueilli et montré la voie. »
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