Le Sénégal, avec la «Stratégie Sénégal numérique 2016-2020» articulée au Plan Sénégal émergent (Pse) et dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), une étude portant projet «Intégration du commerce». Ce, à travers le ministère du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation et des Pme, et en collaboration avec le programme Cadre intégré renforcé (Cir).
Il s’agit, ici, de l’intégration du commerce avec deux composantes, à savoir : la stratégie de développement et de promotion des exportations de services et la stratégie de développement du commerce électronique, dont la cérémonie de lancement officielle s’est tenue ce jeudi 20 décembre 2018, à Dakar.
Une rencontre présidée par Makhtar Lakh, Secrétaire général du ministère du Commerce, en présence de Mme Assome Aminata Diatta, Directrice du Commerce extérieur, de Cheikh Saad Bouh Seck, Coordonnateur de l’Unité nationale de mise en œuvre du Cadre intégré renforcé. Le but de cette rencontre était de permettre aux parties prenantes (ministères sectoriels, entreprises et acteurs évoluant dans les services et le commerce électronique, organisations patronales, la société civile, entre autres) de s’approprier des 2 stratégies, depuis la formulation jusqu’à la mise en œuvre.
«Une croissance annuelle de plus de 5,6 % en moyenne, une valeur ajoutée évaluée à 70,5 % en 2015 et 43 % de l’emploi»
Selon Makhtar Lakh, les secteurs de services et le commerce électronique occupent «une place cruciale» dans l’économie de notre pays. Segment le plus dynamique du commerce mondial, le secteur des services, avec une croissance annuelle de plus de 5 % depuis 2014, contribue considérablement à la formation du produit intérieur brut à hauteur de 59 % en 2012, une concentration de 70,5 % de la valeur ajoutée et 43 % de la population active.
De même, les innovations dans les services financiers numériques ont engendré un taux d’inclusion financière de 78 %. 72 millions de transactions pour une valeur de 571,1 milliards de francs Cfa ont été enregistrés en 2016.
Monsieur Lakh soutient que la mise en œuvre de ces stratégies devrait, à terme, permettre au Sénégal d’«accroitre considérablement son offre exportable, de créer davantage de richesses et d’emplois, de promouvoir un commerce inclusif, de tirer profit de la dérogation de l’Omc (Organisation mondiale du commerce : Ndlr) en faveur des services et fournisseurs de services des Pma». C’est pourquoi, il a invité la Direction du commerce extérieur, maître d’œuvre de cette étude, «à renforcer la collaboration avec les acteurs impliqués, à travers une démarche inclusive».
«Un facteur de compétitivité»
Mme Assome Aminata Diatta, Directrice du Commerce extérieur, pour sa part, a souligné l’importance du projet. A l’en croire, «pour atteindre cet objectif du Pse, qui consiste à multiplier par 3 les exportations du Sénégal à l’horizon 2024, il faut nécessairement s’appuyer sur des secteurs dynamiques». Selon elle, le secteur des services est également important pour les autres secteurs de l’économie comme l’agriculture, l’industrie et autres, car il constitue «un facteur de compétitivité». D’ailleurs, c’est ce qui explique son choix dans l’élaboration de la stratégie de l’intégration du commerce.
Pour le commerce électronique, Mme Diatta renseigne qu’il y a près de 60 entreprises qui s’activent dans le secteur, sans compter celles qui sont dans l’informel. C’est pourquoi, son ambition est d’«aider à connecter» les différentes régions du pays avant même de connecter le Sénégal au reste du monde. Ce, pour créer de la valeur ajoutée et contribuer à fixer les populations dans leur localité.
Près de 100 millions mobilisés
Financée par le Secrétariat exécutif du Cadre intégré renforcé à près de 100 millions de francs Cfa, l’étude sera pilotée par la Direction du commerce extérieur. D’ailleurs, à cet effet, la directrice du Commerce extérieur a rappelé l’importance de confier cette étude à des cabinets locaux, qui sont de renommée internationale. Il s’agit du cabinet Icd, pour le commerce des services, et le cabinet Carapaces pour le commerce électronique. Initialement, l’élaboration de l’étude devait durer 4 mois, mais avec la tenue de l’élection présidentielle de 2019, elle a été allongée sur 6 mois. Elle sera donc validée au plus tard au mois de juin prochain.
Cheikh Saad Bouh Seck, Coordonnateur du programme Cadre intégré renforcé, quant à lui, est revenu largement sur le processus d’octroi du financement par la structure partenaire ainsi que le rôle joué par les autorités sénégalaises.
A la suite des interventions, M. Assane Dianha, Chef de la Division du commerce des services au niveau de la Direction du commerce extérieur, a évoqué avec les participants le contexte de l’étude. Parlant du commerce des services, il a montré son évolution dans les échanges mondiaux. En effet, ces exportations ont été presque multipliées par deux en l’espace de 10 ans, dépassant ainsi les marchandises. Toutefois, la disponibilité des statistiques dans nos pays rendent difficile la traçabilité des transactions. Parlant du commerce électronique, il a relevé la pléthore d’acteurs au niveau national. Une opportunité qui peut toutefois créer des difficultés d’efficacité des actions à mener sur le terrain. D’où la nécessité d’encadrer les start-up sénégalaises évoluant dans le secteur. Il a évoqué, enfin, le processus ayant permis le choix des consultants, sur la base de critères objectifs et pertinents.
Ainsi, les consultants ont partagé avec les participants les notes méthodologiques du déroulement de leurs études respectives. M. Abdoulaye Ndiaye, Directeur du cabinet Icd (Institut compétences et développement) a fait une présentation sur l’étude relative à la stratégie commerce des services et Mme Rouguiyatou Thiam Cissé, Directrice associée du cabinet Carapaces, sur la stratégie commerce électronique.