Après les évènements malheureux de mars 2021 qui avaient mis le pays sens dessus dessous, le Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal (Cudis) avait pris son bâton de pèlerin pour rabibocher les positions. Il proposait aux acteurs politiques de tout bord de signer la Charte de non-violence.
Laquelle constituera, selon les initiateurs du document, «un instrument de veille citoyenne sur l’espace politique et social et permettra de juger des actes posés par les uns et les autres en rapport avec leur serment. La moralité de personnes qui cherchent à briguer la confiance des citoyens et le respect de nos vénérables guides religieux trouveront à travers cette charte un baromètre appréciable».
A la veille des locales, prévues le 23 janvier 2022, le Cudis a réchauffé son invite en appelant les acteurs politiques de tout bord à se ressaisir et à adopter la non-violence comme un impératif catégorique et un viatique à prendre à compte à tout ins- tant. De même, il appelle l’Etat à assurer les conditions du respect du jeu démocra- tique à travers l’organisation d’élections transparentes pour la préservation de la paix sociale. «La non-violence n’est pas de la naïveté ou de la lâcheté, mais un choix philosophique, culturel, politique et stratégique payant, qui a également une profondeur historique et un sens moral profond dans notre pays, ceci dans des contextes autrement plus dramatiques et plus contraignants», lit-on dans le texte. Qui rappelle que, «quels que soient leurs divergences et leurs différends, le dialogue doit prévaloir pour éviter que les logiques de confrontation violente prennent le dessus sur la clairvoyance et l’esprit chevaleresque».
Aussi, le Cudis «invite les hommes et femmes politiques de tout bord à bannir la haine viscérale entre personnes au nom de leur commune appartenance à un même peuple, une même foi qui appelle à la spiritualité, vecteur de paix intérieure et la bienfaisance à l’égard des autres et de son environnement».