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Le groupe Bank of Africa (BOA) a franchi un seuil symbolique en 2024, en atteignant un bénéfice net historique de 353,4 millions de dollars (soit 3,4 milliards de dirhams), un bond de 29 % par rapport à l’année précédente. Cet exploit marque un tournant pour l’établissement bancaire, qui n’avait jamais atteint un tel niveau de rentabilité.

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Ce résultat est le fruit d’une performance exceptionnelle dans un contexte économique difficile, à la fois sur le marché marocain et en Afrique subsaharienne. En effet, BOA a réalisé une solide progression dans plusieurs indicateurs essentiels, malgré un environnement économique et géopolitique incertain.

L’une des forces de la performance de BOA réside dans l’augmentation de son produit net bancaire consolidé, en hausse de 10 % à 18,7 milliards de dirhams. Ce chiffre reflète l’efficacité du modèle économique du groupe, particulièrement dans ses marges d’intérêt et sur les commissions. La marge d’intérêt a ainsi progressé de 6 %, tandis que la marge sur commissions a connu une hausse plus modeste de 4 %, ce qui traduit une gestion saine de ses revenus.

De même, la banque a enregistré une augmentation significative de ses dépôts clients (+8 %), atteignant 256 milliards de dirhams, un signe de la confiance que lui accordent ses clients. Les crédits à la clientèle ont également progressé de 2 %, totalisant 223,2 milliards de dirhams, illustrant la volonté de BOA de soutenir l’économie tout en maintenant une gestion prudente du risque.

Cependant, l’un des points à noter dans ces résultats reste l’augmentation du coût du risque, qui s’élève à 3,2 milliards de dirhams, en hausse de 15 % par rapport à 2023. Cette hausse est attribuable à la détérioration des conditions économiques dans certaines régions où BOA est implantée. Néanmoins, la banque a pris des mesures pour contrer cette tendance, en augmentant son taux de couverture des créances douteuses à 64 %, et en réduisant son coefficient d’exploitation à 46 %, une preuve de l’amélioration continue de son efficacité opérationnelle.

Si l’on compare ces résultats à ceux de l’année précédente, la différence est flagrante. En 2023, le groupe avait atteint un bénéfice net de 273 millions de dollars, une performance déjà notable, mais bien loin du record de 2024. À l’époque, la BOA était confrontée à une dynamique différente qu’une croissance des crédits plus modeste (+1 %), et des marges moins dynamiques. Par ailleurs, la banque avait dû faire face à une pression accrue sur ses capitaux propres et sur la gestion des créances douteuses.

Le principal moteur de la croissance en 2024 par rapport à 2023 réside dans la combinaison de la hausse des dépôts clients (+8 %) et de la gestion plus rigoureuse du portefeuille de créances. BOA a su tirer parti de ses forces tout en adaptant sa stratégie à un environnement de plus en plus volatil.

Avec une augmentation de 9 % de ses capitaux propres et une croissance continue de son total bilan consolidé, BOA se positionne pour maintenir cette trajectoire de succès en 2025. Le groupe mise sur une consolidation de sa présence en Afrique subsaharienne, où il réalise une part importante de son activité, et sur un renforcement de ses opérations au Maroc. Toutefois, des défis demeurent, notamment la gestion du risque de crédit et l’adaptation à des conditions macroéconomiques fluctuantes.

La banque semble bien équipée pour faire face à ces défis, avec des réserves solides et un positionnement stratégique qui lui permet de naviguer dans un contexte complexe. Cependant, la question de la durabilité de cette croissance à long terme reste cruciale, surtout face à la montée des incertitudes économiques, tant locales que mondiales.

La BOA a démontré une capacité de résilience et de croissance impressionnante en 2024, mais elle devra continuer à naviguer avec prudence pour maintenir cette performance exceptionnelle dans les années à venir. Les résultats obtenus jusqu’à présent sont un témoignage de sa solidité, mais la banque devra surveiller de près les indicateurs de risques pour éviter les turbulences futures. Par Zaynab SANGARÈ

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