Le Sénégal compte énormément sur l’exploitation du pétrole et du gaz, à partir de 2023, pour amorcer son décollage économique. Mais, avec l’arrêt, à partir de 2022, du financement de l’exploitation des ressources fossiles préconisé par le dernier sommet de la Cop 26, le Sénégal est condamné à trouver des financements alternatifs qui ne proviennent pas des Etats occidentaux, notamment les Etats unis, l’Angleterre.
«Il est vrai qu’aujourd’hui, les pays qui sont dans le besoin se passeraient difficilement des financements existants. Mais, justement, c’est le lieu de prospecter d’autres sources et d’user des fonds souverains et des fonds d’investissement disponibles ailleurs», affirme Bachir Dramé. Expert pétrolier et chargé de la communication de Petrosen, il ajoute: «Mais, encore une fois, le plus important demeure dans l’accent à mettre dans l’innovation, gage de la survie des projets. Mais, la lecture finale est que les pays disposant de réserves et qui ont besoin de trouver des financements pour leurs projets ont une formidable opportunité de mettre en œuvre d’autres financements innovants et révolutionnaires. En plus des avancées technologiques à accélérer pour l’exploitation du pétrole et du gaz».
Le pacte de Glasgow pour le climat adopté, le 15 novembre dernier à la Cop 26, prévoit la fin des financements à l’étranger de projets d’exploitation d’énergies fossiles non adossés à des dispositifs de captage ou de stockage de carbone, d’ici fin 2022. Bachir Dramé précise que cela n’est pas une résolution de l’assemblée de la Cop 26, mais une proposition d’un groupe de pays industrialisés. Bien entendu, poursuit-il, si cela devait arriver les impacts seraient certains sur l’exploitation des énergies fossiles dans le monde. Cela est d’autant plus vrai, dit-il, que les financements proviennent pour la plupart de l’investissement issu de la coopération internationale donc des pays industrialisés.
Au forum Chine-Afrique, tenu la semaine dernière à Dakar, le président de la République a appelé à une grande mobilisation des pays africains pour combattre cette «injustice» afin que les mécanismes de financement du gaz comme énergie de transition soient maintenus. «Il y va de la survie des économies africaines», avait-il dit. Le chargé de la communication de Petrosen ajoute que le paradoxe est que ces pays qui demandent la suspension des financements se sont surtout développés par la transformation de ces énergies.