Recalé de la course présidentielle du 24 février 2019 par le Conseil constitutionnel, le président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) a fait face à la presse, ce lundi, pour « déchirer » les procès-verbaux de l’institution chargée du contrôle des listes de parrainage. Accompagné des leaders de partis ou coalitions d’opposition dont certains ont subi le même sort que lui (Alassane Sall, Amsatou Sow Sidibé, Mamadou Lamine Diallo entre autres), Abdoul Mbaye a mis à nu « les irrégularités » qui, à son avis, entachent les procès-verbaux de l’organe de contrôle du parrainage.

Selon Abdoul Mbaye, le parrainage des citoyens en faveur des candidats est défini par la constitution comme signature de l’électeur. Et le Code électoral attribue au Conseil constitutionnel la responsabilité du contrôle du parrainage. Mais, constate Abdoul Mbaye pour le regretter, le dispositif viole la Constitution et la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Pour lui, le Conseil constitutionnel est un organe collégial et ses procès-verbaux doivent être signés par les 7 juges qui le composent et non par le président seulement comme ce fut le cas en l’espèce. « Ces procès-verbaux sont inexacts et sans rapport avec l’objet annoncé. Ils sont intentionnellement faux », a déclaré l’ancien Premier ministre, dénonçant son recalage à l’élection présidentielle de février 2019.

Poursuivant, il indique que la signature des procès-verbaux par le président du Conseil constitutionnel seulement viole les dispositions de la loi organique relative au Conseil constitutionnel « Tout cela est gravissime dans un Etat de droit. Nous sommes en train de nous diriger vers une élection présidentielle qui aura 5 candidats. Ce nombre est anormalement faible pour une démocratie. Cette réduction de l’offre politique n’est qu’une des nombreuses facette du recul démocratique que vit le Sénégal depuis 2012 », s’indigne-t-il.
Selon Abdoul Mbaye, s’il a été éliminé définitivement de ce scrutin, c’est parce que 6319 de ses parrains ont été déclarés non-inscrits sur la liste électorale. Or, jure-t-il, ces derniers sont tous des électeurs. « On a perdu des centaines de parrains parce qu’il deux Vélingara. Nous avons perdu tous nos parrains alors que les fiches parrains sont correctes. Pour une erreur de A à la place de E sur un prénom, on vous élimine. C’est une méthode scélérate qui a été utilisée pour éliminer des candidats. La liste d’Abdoul Mbaye n’aurait jamais dû faire l’objet d’un rejet », a regretté l’ancien Premier ministre.

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