L’avocat de Jérôme Rodrigues affirme que son client va être « handicapé à vie ».
Il a filmé sa blessure en direct. Jérôme Rodrigues, gilet jaune qui participait ce samedi à la manifestation organisée à Paris, a été atteint en plein visage par un projectile, alors même qu’il était en train de diffuser sur Facebook des images de la mobilisation.
Évacué par les pompiers et hospitalisé, Jérôme Rodrigues a été « plongé dans un coma artificiel cette nuit », a indiqué son avocat Philippe de Veulle à BFMTV, qui précise qu’une plainte a été déposée samedi « tard au commissariat » par la soeur du gilet jaune.
Un tir de LBD, selon son avocat
Selon l’avocat, cela ne fait aucun doute : son client a bien été touché par un tir de LBD. « J’ai des éléments matériels dans le sens où c’est un tir de Flash-ball » [un lanceur de balles de défense, NDLR], a déclaré Me de Veulle.
Sur sa vidéo, « on voit un éclair, un jet partir », a-t-il poursuivi. « Il n’y avait pas de caméras (piétons), ni de sommations. C’est un non-respect de la déontologie et des règles en vigueur ».
« Un abattage dans les règles de l’art »
Sur LCI, depuis sa chambre d’hôpital, Jérôme Rodrigues a dénoncé dimanche matin « un abattage dans les règles de l’art ». « Toujours sans haine ni violence, il ne faut pas que [le mouvement] s’arrête », a demandé le gilet jaune. « Tout se passe très vite. On me lance une grenade et je me prends une balle. J’ai été doublement attaqué. Une grenade au pied et la balle », assure-t-il également.
Il a également posté un message sur Facebook, accompagné d’un selfie. « Macron et Castaner ! Tu pourras m’enlever un oeil, un bras, une jambe… ON LÂCHERA RIEN ! LA FAMILLE ! », écrit-il.
Son avocat a indiqué qu’il attendait toujours les conclusions des médecins pour savoir si le gilet jaune allait perdre ou non son oeil.
Eric Drouet, un des représentants médiatiques des gilets jaunes et proche de Jérôme Rodrigues, a réagi en annonçant « l’état d’urgence » et appelé « à un soulèvement sans précédent par tous les moyens utiles ». Une cagnotte a également été ouverte en soutien au gilet jaune blessé.
L’IGPN saisie
Le projectile ramassé par des témoins sera « mis à disposition » de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), saisie samedi par le préfet de police de Paris pour faire la lumière sur les circonstances de cette blessure.
Une enquête a également été ouverte samedi par le parquet de Paris, selon une source judiciaire. « Il est sous le choc. Il va être handicapé à vie, a également affirmé l’avocat. C’est un drame pour lui et pour sa famille. »