Mouhamadou Diawara et Abdoulaye Sylla ont été installés hier, mercredi 19 décembre, dans leur nouvelle fonction de juge constitutionnel, lors d’une audience solennelle à la Cour suprême présidée par le président du Conseil constitutionnel. Prenant la parole, Pape Oumar Sakho a invité ses nouveaux collègues a adopté des «vertus de discrétion, de réserve et d’impartialité».
Nommés par le décret présidentiel n°2018 21-26 du 6 décembre 2018, Mouhamadou Diawara et Abdoulaye Sylla, respectivement ancien président de la Chambre administrative à la Cour suprême et ancien président du Conseil de régulation de l’Autorité régulation des marchés publics (Armp), ont prêté serment hier, mercredi 19 décembre, devant le président du Conseil constitutionnel, Pape Oumar Sakho et les membres de cette institution, lors d’une audience solennelle à la Cour suprême. Dans son mot introductif dans une salle de la Cour suprême qui a refusé du monde lors de cette audience solennelle de prestation de serment, le président du Conseil constitutionnel a invité ses nouveaux collègues a adopté des «vertus de discrétion, de réserve et d’impartialité» consubstantielles à l’exercice de leur nouvelle fonction.
S’adressant à ses deux nouveaux collègues au sein du Conseil constitutionnel, Mouhamadou Diawara et Abdoulaye Sylla, Pape Mamdou Sakho, président de cette haute juridiction a commencé par rappeler à leur endroit les dispositions de l’article 7 de la Loi organique n°2016-23 du 14 juillet 2016 relative au Conseil constitutionnel en déclarant de manière très solennelle: «avant d’entrer en fonction, tout membre du Conseil constitutionnel prête serment en audience solennelle publique. Il jure de bien et fidèlement remplir ses fonctions, de les exercer en toute impartialité, dans le respect de la Constitution, de garder le secret des délibérations et des votes, de ne prendre aucune position publique et de ne donner aucune consultation à titre privé sur les questions relevant de la compétence du Conseil constitutionnel et de se conduire en tout comme un digne et loyal magistrat». «Malgré son caractère laïc, ce serment concerne dans notre subconscient des élans de sacralité, car il s’agit toujours de s’engager devant quelque chose bien plus grand que soi, en l’occurrence le peuple souverain», insiste encore le président du Conseil constitutionnel.
Poursuivant son propos, Pape Oumar Sakho a également tenu à rappeler, à l’endroit de Mouhamadou Diawara et Abdoulaye Sylla, les nouveaux défis qui les attendent dans le cadre de leurs nouvelles fonctions. En effet, soulignant que l’un des «miracles de la démocratie, c’est d’instaurer un mode de dévolution pacifique du pouvoir politique», le président du Conseil constitutionnel a attiré l’attention de ses nouveaux collègues en soulignant à leur endroit que «la quête du pouvoir n’est pas toujours affaire de gentlemen». Pis poursuit-il encore, «la bonne foi et l’objectivité n’y sont pas toujours de mises. La sur-médiatisation, les débats d’experts reconnus ou auteurs proclamés où seuls sont absents les spécialistes de l’ubiquité auront pour objet vos décision et même vos silences».
«LA LOI A FAIT DE VOUS DES JUGES, MAIS LE PEUPLE VOUS A APPELE «SAGES»
Pape Oumar Sakho d’enjoindre aux nouveaux membres de mériter le titre de «Sages» que le peuple leur a décerné. «On nous taxe souvent (de faire) dire à la loi biens des choses en plus de ce qu’elle dit parfois, sans le droit, dans le seul but de vous remettre en cause. Dans ces moments de dure sollicitude, la seule réponse admissible de votre part sera celle contenue dans la motivation de vos décisions. Car, ne l’oubliez pas, la loi a fait de vous des juges, mais le peuple vous a appelé «Sages». Ce n’est point une consécration, mais l’expression d’une attente, une expérience», a alerté le président du Conseil constitutionnel.
Lors de cette audience de prestation de serment, le président du Conseil constitutionnel a également rendu un vibrant hommage à ses ex-collègues, Mady Diop, inspecteur général d’Etat et Mamadou Sy, magistrat, respectivement vice-président et membre du Conseil constitutionnel, «deux éminents commis de l’Etat» qui, selon lui, pendant six années, ont «menés au sein du Conseil constitutionnel une œuvre remarquable».