En décembre 2024, le marché des véhicules électriques en Chine a franchi un nouveau cap historique avec 1,379 million d’unités vendues, soit une croissance annuelle de 46 %. Cette progression illustre la dynamique d’un secteur où les véhicules électriques (BEV) représentent désormais 52 % des ventes de véhicules électriques rechargeables (VE).
Des chiffres qui confirment une tendance de fond
Les parts de marché des VE (BEV + PHEV) ont atteint 48 % sur l’ensemble de l’année 2024, contre 37 % en 2023, et seulement 30 % en 2022. Les BEV, quant à eux, stagnent à 25 %, laissant une part croissante aux hybrides rechargeables (PHEV), qui sont passés de 8 % de part de marché en 2022 à 23 % en 2024. Ce ralentissement des BEV reflète une saturation progressive du marché local.
Les leaders du marché
Le constructeur BYD continue de dominer avec des modèles comme le BYD Song, qui a enregistré 65 637 unités vendues en décembre, consolidant sa place de leader absolu du marché pour la troisième année consécutive. Le Tesla Model Y, principal rival, a quant à lui écoulé 61 881 unités, une progression modeste de 5 % par rapport à décembre 2023, mais suffisante pour maintenir sa position de deuxième modèle le plus vendu.
L’évolution du marché a également profité à des modèles comme la BYD Seagull, qui, avec 48 754 unités vendues, montre un potentiel énorme pour les marchés d’exportation en 2025.
Un changement dans les dynamiques concurrentielles
La suprématie de BYD et Tesla est mise à l’épreuve par l’émergence de nouveaux acteurs tels que Xiaomi, dont le modèle SU7 a enregistré 25 815 unités en décembre, et par Geely, qui a grimpé au 4e rang des marques automobiles en 2024, avec une croissance annuelle de 24 %.
En revanche, les constructeurs traditionnels comme Honda (-27 % en 2024), BMW (-13 %), et Buick (-30 %) continuent de perdre du terrain face à l’ascension des constructeurs chinois spécialisés dans les VE.
Avec un marché national approchant les 50 % de parts de marché pour les VE, la Chine pourrait atteindre un plateau de croissance. Pour maintenir leurs ambitions, les constructeurs chinois misent désormais sur l’internationalisation. BYD et Geely mènent la charge, tandis que Tesla devra défendre sa troisième place face à des rivaux tels que SAIC et Changan.
Les chiffres de 2024 ne laissent aucun doute, la Chine reste le moteur de la transition vers la mobilité électrique. Si l’expansion à l’international s’accélère, les constructeurs chinois pourraient redéfinir les règles de l’industrie automobile mondiale. Zaynab SANGARÈ