Les corps de l’ancien président burkinabè Thomas Sankara et de ses douze compagnons assassinés le 15 octobre 1987 lors d’un putsch, ont été inhumés, jeudi, sur le lieu de leur mort à Ouagadougou.
Plusieurs responsables du gouvernement, dont le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela figuraient aux côtés de la centaine de membres des familles venus se recueillir auprès des treize cercueils. La veuve de Thomas Sankara, Mariam Sankara, et ses deux enfants, qui désapprouvent le choix du lieu de sa mort pour son inhumation, étaient absents. Mais d’autres membres de la famille étaient présents. D’abord recouverts du drapeau burkinabè, les cercueils ont ensuite été portés dans les tombes derrière la statue géante de Thomas Sankara érigée sur le lieu de son assassinat. Arrivé au pouvoir par un putsch en août 1983, Thomas Sankara, icône panafricaine, a été tué le 15 octobre 1987 lors d’un coup d’Etat fomenté par son numéro deux, Blaise Compaoré. Ce jour-là, le président burkinabè était en réunion au siège de son Conseil national de la révolution (CNR) lorsqu’un commando de soldats putschistes est arrivé sur place et l’a abattu avec ses compagnons.
“C’est une journée historique, un moment solennel”, a déclaré mercredi l’aumônier civil après la bénédiction des corps. “Ils ont été tués mais ils n’ont pas tué la vision, il n’ont pas éteint la mission”, a-t-il ajouté. “Nous sommes contents que nos martyrs reposent enfin en paix avec une sépulture correcte car ça fait huit ans que leurs âmes erraient. Les familles vont pouvoir faire leur deuil”, a déclaré le représentant des 13 familles, Joseph Saba. Enterrés une première fois dans un cimetière en périphérie de Ouagadougou, les corps de Thomas Sankara et de ses douze compagnons avaient été exhumés le 25 mai 2015, pour les besoins d’une procédure judiciaire. Me Benewende Sankara, avocat de la famille San- kara, avec laquelle il n’a pas de lien familial, a salué “le couronnement d’une quête de justice pour Thomas Sankara et tous les suppliciés du 15 octobre 1987”. “C’est une joie pour toute la jeunesse car c’est comme une renaissance”, s’est réjoui Stanislas Damiba, président de l’association des Orphelins de Sankara, des centaines d’adolescents burkinabè envoyés en formation à Cuba dans les années 1980 par l’ancien président.
Arrivé au pouvoir par un putsch en août 1983, Thomas Sankara, icône panafricaine, a été tué le 15 octobre 1987 lors d’un coup d’Etat fomenté par son numéro deux, Blaise Compaoré. Ce jour- là, le président burkinabè était en réunion au siège de son Conseil national de la révolution (CNR) lorsqu’un commando.
Une “cérémonie nationale et internationale d’hommage aux victimes sera organisée le 15 octobre 2023, pour honorer leurs mémoires”, selon le gouvernement. Après la mort de Sankara, Blaise Compaoré est resté au pouvoir jusqu’à une insurrection populaire qui a entraîné sa chute en 2014. En avril dernier, après un procès de six mois, le tribunal militaire de Ouagadougou a condamné M. Compaoré, qui vit en Côte d’Ivoire, par contumace à la prison à perpétuité pour son rôle dans l’assassinat de Thomas Sankara.