L’économie ghanéenne tient enfin une bouée de sauvetage avec l’annonce, ce 12 décembre, d’un accord conclu avec le FMI visant à l’aider à sortir de la grave crise qu’elle traverse.
» J’ai le plaisir d’annoncer que l’équipe du FMI est parvenue à un accord au niveau des services avec les autorités ghanéennes sur un programme triennal soutenu par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) d’un montant de 2,242 milliards de DTS, soit environ 3 milliards de dollars « , a indiqué ce lundi Stéphane Roudet, le chef de la délégation du FMI qui achevait une mission entamée dans le pays depuis le 1er décembre.
Confronté à une inflation galopante qui a atteint 33,9% en août, à une monnaie en forte dépréciation (chute de 54% par rapport au dollar à fin novembre) et à une dette importante devenue insoutenable, le Ghana qui assistait ces derniers mois à l’effondrement de son économie avait sollicité l’appui du FMI, devenu son ultime rempart.
L’annonce qui doit encore obtenir l’aval du conseil d’administration du FMI va apporter au pays de précieuses liquidités pour renflouer sa trésorerie et soutenir sa monnaie. Elle s’inscrit dans le cadre d’un programme de trois ans au cours duquel Accra s’est engagé à mettre en œuvre une série de réformes structurelles avec un objectif clair : « rétablir la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette tout en protégeant les personnes vulnérables, en préservant la stabilité financière et en jetant les bases d’une reprise forte et inclusive », explique l’institution.
Des réformes qui passent notamment par une meilleure gouvernance des finances publiques en vue d’accroître les ressources et rationaliser les dépenses, l’idée étant de dégager une marge suffisante pour financer la relance économique et des mesures sociales, et assurer le remboursement de sa dette.
En outre,« la réduction de l’inflation, le renforcement de la résilience aux chocs externes et l’amélioration de la confiance des marchés sont également des priorités importantes du programme», souligne le FMI qui exhorte la banque centrale « à renforcer son cadre de politique monétaire et de promouvoir la flexibilité du taux de change pour reconstituer les réserves extérieures ».
Au niveau de la dette, il a été convenu d’une «restructuration complète», les autorités du pays s’étant engagées à apporter des «assurances suffisantes et des progrès sur ce front » avec la réunion de l’instance de décision du FMI. Une précision qui vient confirmer les craintes des agences de notation qui menacent de faire passer le pays en défaut de paiement, un statut qui lui enlèverait toute possibilité de mobiliser des fonds sur les marchés financiers. Ici, le Ghana devra donc renégocier les conditions de sa dette (rallongement des délais de remboursement par exemple), voire même convenir de rabais en ce qui concerne la dette intérieure, une dernière option d’anticipe fitch.