La quasi-totalité du territoire métropolitain était, vendredi, concernée par des restrictions d’eau, avec 73 départements placés en situation de « crise ». Partout, les crispations entre secteurs d’activité se multiplient, d’après le journal lemondefr.
De l’été 2022 en France, on retiendra peut-être que c’est celui où l’on a commencé à voler de l’eau. Quatre cents mètres cubes conservés dans une réserve destinée aux soldats du feu ont été dérobés après six heures de pompage, le 16 juillet, dans la zone industrielle de Lavilledieu (Ardèche), par les responsables d’un club de moto-cross : il fallait, ont-ils expliqué, arroser les pistes. Le 6 août, ils se sont dénoncés, ont présenté leurs excuses, et ont rendu l’eau.
Partout en France, les pénuries induisent des situations qu’on pensait réservées aux régions arides. La sécheresse historique, aggravée par une étourdissante succession d’épisodes caniculaires, ouvre une série de fractures dans la société sur les usages acceptables d’une ressource devenue rare, qui oppose certaines collectivités à l’Etat et suscite des tensions entre secteurs d’activité – tourisme, agriculture, énergie, etc.
La quasi-totalité du territoire métropolitain était, vendredi 12 août, concernée par des restrictions, avec 73 départements placés en situation de « crise » – le plus haut niveau d’alerte où, selon la réglementation, « seuls les prélèvements permettant d’assurer l’exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité) ». Selon le ministère de la transition écologique, le robinet ne coule plus dans une centaine de communes, ravitaillées par des livraisons d’eau en bouteille.