Du nouveau dans l’affaire François Mancabou. Le dossier aura désormais une portée internationale. L’annonce a été faite hier par les membres de la famille du défunt et de son pool d’avocats qui faisaient face à la presse au siège de Amnesty international.
Les robes noires annoncent une série d’actions judiciaires pour lever les zones d’ombre qui planent encore sur la mort mystérieuse de François Mancabou. Depuis la France où il a pris part à la conférence de presse par vidéo-conférence, Me Patrick Kabou renseigne sur les plaintes déjà enclenchées. Il dit : «Une plainte contre le commissaire Bara Sangaré, le chef de la Sûreté urbaine, contre la direction de l’hôpital Principal de Dakar et le ministre de l’intérieur (Antoine Diome) a été déposée au tribunal judiciaire de Paris. Les autres actions judiciaires seront menées incessamment au Canada, aux États-Unis, en Allemagne pour donner un cachet international à ce dossier», a informé hier, la robe noire. Son collègue, Me Amadou Diallo sera plus radical en remettant en cause l’impartialité de la justice dans le traitement de ce dossier. « Le procureur de la république a cherché à écarter toute responsabilité des membres de forces de défense et de sécurité. Il a en ce temps évoqué une vidéo de 13 minutes. Nous lui avons adressé un courrier pour lui demander cette vidéo. Mais nous n’avons obtenu aucune réponse», dénonce Me Diallo.
Depuis le 14 juillet dernier où le médecin chef de l’hôpital principal de Dakar a informé la Sûreté urbaine du décès de François Mancabou, sa famille pointe du doigt les hommes du commissaire Sangaré. Ils croient dur comme fer que son décès serait la conséquence « d’une séance de torture ». Toutefois, ils réclament la restitution de la dépouille afin de pouvoir accomplir les rites et rituels de sa tradition. Pour rappel, Il faisait partie des personnes arrêtées dans le cadre de l’enquête sur la «Force spéciale». Une bande suspectée d’avoir voulu profiter des manifestations de l’opposition pour déstabiliser le pays.
Selon les informations de L’Observateur au moment de son interpellation, François a été trouvé porteur d’une arme à feu de type Walther, calibre 22 LR avec des munitions dont il ne détenait pas une autorisation délivrée par les autorités compétentes. Interrogé, il a nié avoir tenté de comploter avec eux ou avec d‘autres personnes contre l’autorité de l’État.
Le 23 juin 2022, vers 18h, alors qu’il était dans la cellule de garde à vue, en compagnie d’autres individus, François se serait «volontairement cogné la tête contre le mur, occasionnant une grave blessure crânienne». D’après les mêmes informations, il a été immédiatement transporté à l’hôpital Principal de Dakar où il a été admis en soins intensifs.