L’Association des Cliniques Privées du Sénégal (ACPS) est très remontée contre le ministère du commerce. Et pour cause, le contrôle et les sanctions opérés ces temps-ci de leurs structures sanitaires. Onze ont déjà reçu la visite du ministère du commerce et sont toutes sanctionnées avec une amende allant de 5 à 20 millions.
Le ministère du commerce et les cliniques privées ne parlent plus le même langage. A l’origine de ce désaccord, le contrôle des cliniques privées. Selon le secrétaire général de l’association des cliniques privées du Sénégal, Dr Fallou Samb, la décision du ministère du commerce peut avoir des conséquences terribles et un danger pour le système sanitaire. » Ce pays a besoin de solutions mais pas de boucs émissaires », dit-il. Abondant dans le même sens, le porte-parole du jour, Dr Seynabou Ba indique que la pandémie à coronavirus a révélé de façon dramatique les insuffisances de nos infrastructures sanitaires quel que soit leur régime. « Cette crise a conduit les autorités à accentuer la priorité donnée à la santé dans la politique économique avec une place de choix accordée au secteur privé.
En effet les cliniques privées se sont révélées être des acteurs de premier plan et lors de la riposte à cette pandémie leur rôle fut même crucial. Sans les immenses sacrifices consentis par les médecins et l’ensemble des personnels des cliniques et cabinets privés, le tribut payé à la Covid 19 en termes de mortalité aurait été beaucoup plus élevé. Ils ont assumé ces nouvelles activités contraignantes sans un seul instant négliger leurs tâches et devoirs traditionnels », soutient-elle. Et de poursuivre : « Au moment où les cliniques privées se relèvent péniblement d’une crise qui a frappé tous les secteurs, le Ministère du Commerce et des PME initie un contrôle approximatif en se basant sur des dispositions réglementaires et tarifs datant de 1983, soit il y a près de 40 ans (arrêté interministériel du 23 février 1983). Ainsi la mission a lourdement sanctionné les premières cliniques contrôlées en avançant des arguments contestables ». Elle souligne qu’en plus, il y a un projet de loi relatif à l’accès et la dispensation des médicaments et aux autres produits de santé, très contraignant pour les cliniques et leurs patients serait à l’étude. « Nous comprenons parfaitement qu’un secteur aussi sensible que le nôtre soit régulé et surveillé, mais nous estimons que ces initiatives du Ministère du Commerce sont inopportunes et vont à coup sûr déstabiliser le secteur privé de la santé déjà fort éprouvé.
Les patients seraient les premières victimes de ces désordres et une réelle menace pèserait sur les emplois », fait-elle savoir. Elle tient à rappeler que le secteur privé de la santé au Sénégal dispose de près de 2000 structures dont plus de 100 cliniques privées prend en charge près de la moitié des patients du pays (réf. ANSD 2018). « Employeurs et acteurs-clé du développement, les structures privées de santé ne ménagent aucun effort pour délivrer de façon continue des services de qualité », dit-il. En ce sens, l’Association des Cliniques Privées du Sénégal (ACPS) a saisi le Ministère de la Santé et de l’Action sociale par courrier l’informant de cette situation inédite, mais n’a reçu aucune réponse jusque-là. « Le mercredi 22 juin, nous avons tenu une réunion avec la Direction du Commerce Intérieur sans pouvoir trouver un terrain d’entente.
Face à cette situation qui pourrait impacter négativement le coût et la qualité des soins de santé au Sénégal et qui serait contre-productive par rapport aux objectifs de l’Etat de relever le plateau technique médical sénégalais, l’Association des Cliniques Privées du Sénégal marque son désaccord par rapport aux actions engagées par le Ministère du Commerce », déplore-t-elle. Cette association souhaite la tarification discutée avec le syndicat des médecins privés concernant les IPM homologuée en 2002. » Le problème concerne les banques et autres services qui retournent à la tarification de 1983″, déplorent ces professionnels de la santé. Et de marteler: « Ce n’est pas normal de continuer à cette tarification ». Ils souhaitent un accompagnement de l’Etat pour leur secteur. Onze cliniques privées ont reçu leur visite et sanctionnées avec une amende allant de 5 à 20 millions F Cfa. Ce qui impacte sur leur activité.
NGOYA NDIAYE