Le jeudi dernier, le Président de la République, Macky Sall, accompagné du ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique, Abdoulaye Seydou Sow, ont visité le chantier d’Aménagement de la Corniche de Dakar. En effet, l’aménagement de la corniche ouest de Dakar, qui va de la porte du 3ème millénaire aux Mamelles, est entièrement financé par l’État du Sénégal, à hauteur de 18,4 milliards Cfa.
Un projet, dit-on, qui a pour objectif majeur l’amélioration du cadre de vie des dakarois dans leur globalité. Abdou Latif Coulibaly avait écrit, en 2009, dans son livre «Comptes et mécomptes de l’Anoci», que les aménagements paysagers, embellissement et autres décorations réalisés sur la corniche avaient coûté la bagatelle de 3.358.000.000 Cfa. À l’époque, une bonne frange de la population avait jugé «scandaleux ces dépenses. Cette fois-ci, c’est l’actuel ministre de l’Urbanisme, Abdoulaye Seydou Sow, qui révèle que les travaux d’aménagements paysagers, d’embellissements et autres décorations réalisées sur cette même corniche de Dakar, qui s’étend sur 10 kilomètres, allant de la plage de Koussoum située au Plateau jusqu’à la mosquée de la Divinité au niveau des Mamelles, a coûté plus de 18 milliards Cfa.
Un embellissement paysager qui a fini de se «gaver» avec une facture faramineuse dont le montant aurait pu servir à investir dans d’autres secteurs prioritaires comme la santé, avec la finition du centre de santé de Jaxaay à Keur Massar et dont les travaux confiés à l’entreprise Esci, sont à l’arrêt depuis 2011. En effet, l’entreprise avait entamé le chantier sur fonds propres. Mais l’État qui devrait verser acompte à chaque stade des travaux, n’a pas délibéré.
Ce qui n’a pas facilité la poursuite des travaux, dont un gap de 1,3 milliard que l’État n’a pas daigné solder après plus de 275 millions sur avances propres décaissés par ladite entreprise. Même si l’ancien ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, avait promis la livraison du centre de santé de Jaxaay en mode fast-track, son homologue, ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique, Abdoulaye Seydou Sow, ne doit pas perdre de vue les urgences qui assaillent le pays en temps de crise mondiale, pour faire la publicité du plan d’urbanisme sur la zone d’aménagement en question sans concertation avec le maire de Dakar, nouvellement élu, Barthélemy Dias, qui sera nécessairement impliqué sur les toutes zones d’urbanisation délimitées par le plan d’urbanisme.
Comme le dit la Loi n°2008 – 43 du 20 août 2008 portant Code de l’Urbanisme en son art. 40 : «Toute création de zone d’aménagement concerté, par l’autorité administrative, doit être précédée d’une large diffusion auprès du public pendant un délai de trois mois, des éléments du dossier de création (périmètre d’intervention, plan d’état des lieux, rapport justificatif)». Afin d’étudier les modalités justes de prise en compte de leurs droits réels aux populations, qui ne vont bientôt plus avoir droit à une vue sur l’océan atlantique, parce que une vue obstruée par les aménagements sur la toute la Corniche ouest. Exclusif.