Le nombre de députés aujourd’hui est de 165 selon le référendum de 2016. C’est donc ce que prévoit la loi. Mais avec ces législatives 2022, c’est un secret de polichinelle de constater qu’il y a un risque notoire d’une Assemblée qui fonctionne sans le nombre de députés requis.

 



Il suffira en effet qu’un seul député soit indisponible dans l’une des deux coalitions majoritaires Benno et Yaw pour qu’il soit ainsi à cause de l’impossibilité de les remplacer du fait de la décision de la Direction des élections de valider pour Benno les titulaires de la liste de Dakar et pour Yaw celle des suppléants de la liste nationale.  Une décision inédite qui a eu cependant pour mérite de permettre à ces deux coalitions de faire partie de la compétition. Un sauvetage qui, du reste, a été critiqué dans son fondement juridique par des politiques y compris par des spécialistes.

Qu’à cela ne tienne, cela veut dire que Benno a des titulaires et non des suppléants et que Yaw n’a que des suppléants qui passent ainsi titulaires sans suppléants. En clair, si les législatives se tenaient dans ces conditions, aucune de ses listes n’aura de suppléants et en cas d’empêchement d’un ou de plusieurs, l’Assemblée fonctionnerait en violation des dispositions du référendum de 2016, ce qui beaucoup, serait problématique. Car, même si c’est une hypothèse, elle reste parfaitement réalisable rendant la légalité de l’Assemblée nationale douteuse.

Question tout à fait compréhensible : Cette Assemblée incomplète serait-elle légale ? Une question à laquelle certains spécialistes répondent par la négative. En clair, du fait de la loi sur le parrainage et celle sur la parité, certains groupes politiques n’ont pas pu se conformer à la loi entièrement du fait notamment de la complexité de la tâche à eux ainsi confiée. Car, plus la coalition est grande, plus les investitures sont difficiles. La seule solution alors est de revoir la loi sur le parrainage dans un souci de facilitation et en tenant compte des problèmes rencontrés. Ce qui, par ailleurs pourra ainsi permettre au Sénégal de se conformer aux préconisations de la CEDEAO dans ce sens.

Malheureusement du fait de la rupture du dialogue politique et des divergences notables entre les camps qui se font face, le Sénégal bascule dans une forme de tension permanente avec ses manifestations de l’opposition. Une situation regrettable même si, par ailleurs, le souci majeur de l’opposition est justement de tuer, dans l’œuf, toute velléité de troisième candidature de Macky.