Les femmes et les filles constituent 69% des victimes et des survivants de la traite au Niger, selon une nouvelle étude de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’étude, une première du genre au Niger, met en lumière les profils et les tendances des victimes de la traite des êtres humains dans le pays. Entre 2017 et 2021, 666 victimes de la traite ont été enregistrées, principalement à Zinder, Agadez, Arlit, Dirkou et dans la région de Niamey.
La traite au Niger touche de manière disproportionnée les femmes et les filles, montre l’étude ; les victimes d’exploitation sexuelle et de prostitution forcée constituent la majorité des profils relevés (38%), suivies par les victimes de l’exploitation par le travail (21%). Si les victimes sont pour la plupart des adultes (62% ont 18 ans et plus), les enfants représentent un pourcentage significatif des victimes. L’étude révèle aussi que la plupart des victimes viennent du Nigeria (56%), du Niger (23%) et d’autres pays d’Afrique subsaharienne.
« Cette importante étude s’appuie sur un travail de longue durée avec le gouvernement du Niger pour protéger et aider les victimes de la traite dans le pays », a déclaré Barbara Rijks, cheffe de la mission de l’OIM au Niger. « L’étude contribuera à renforcer les efforts de lutte contre la traite, y compris les efforts de sensibilisation, et à fournir une assistance basée sur les besoins aux victimes de la traite », a-t-elle ajouté.
L’OIM aide les migrants vulnérables et contribue à la protection des droits des migrants au Niger depuis 2006. En 2019, l’Organisation a soutenu l’Agence nationale de lutte contre la traite des personnes (ANLTP) pour ouvrir le premier centre d’accueil pour les victimes de la traite dans le pays, situé dans la région de Zinder.
L’OIM fournit également un soutien structurel pour mettre sur pied des installations gérées par l’État du Niger, où les victimes peuvent recevoir l’aide dont elles ont besoin. Elle fournit une assistance sur mesure aux migrants survivants de la traite dans ses centres de transit, s’engage auprès des communautés pour informer des risques de la migration irrégulière et des services pour les victimes.