Khémesse aux urgences ! Macky Sall envoie Khémesse au charbon ! Les Unes des journaux du jeudi 02 juin 2022 indiquent à suffisance la grandeur des chantiers qui attendent le tout nouveau ministre de la Santé. En conseil des ministres, ce mercredi 1er juin, le président Macky Sall a indiqué les 6 directives pour soigner la santé. A priori, c’est le Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye qui est censée conduire les réformes nécessaires. Pourtant, il y a mille et une raisons de se demander si le successeur de Diouf Sarr aura le temps de conduire quelque réforme que ce soit.
En vérité, l’ancienne directrice de la Santé apparaît davantage comme un ministre intérimaire qu’un permanent. Il suffit juste de jeter un regard sur le gouvernement auquel elle appartient. Aucun membre ne justifie sa présence uniquement par ses compétences ou son expérience. Tous ont été choisis sur des critères éminemment politiques, pas une seule exception. Il n’y a rien donc qui justifie l’exception Khémesse, si ce n’est le contexte politique.
D’ailleurs, c’est pour cette raison que le poste de Premier ministre, rétabli depuis des mois, n’a toujours pas de titulaire. « Les élections locales passées, nous avons encore un scrutin : les législatives de juillet. Il m’a paru plus logique d’attendre leurs résultats pour désigner le Premier ministre qui sera issu de la formation qui les aura remportées », déclare Macky Sall sur Jeune Afrique.
Pas besoin non plus de nommer un ministre de la Santé à la coloration politique. Le contexte ne s’y prête certainement pas. Dans cette période où il faut gérer la guerre de positionnement avec les Législatives, désigner un ministre de la Santé parmi les politiques, c’est ajouter du poids à un d’eux et susciter ou augmenter de la frustration chez d’autres. Ce qui peut aboutir à un vote sanction. Macky a donc choisi une casquette neutre pour ne pas attiser la tension dans son camp.
Makhtar Cissé, Ismaëla Madior
L’autre élément qui ferait de Khémesse un intérimaire est que Macky Sall n’a donné aucun signe qui indique qu’il a l’intention de partir en 2024. Au contraire, d’une promesse ferme, il est passé à un ‘’ni oui, ni non’’ pour aboutir à une position encore plus intrigante. « Mon travail de président est loin d’être fini », déclare-t-il à la Une de Jeune Afrique. Ce qui veut dire que manifestement, il n’a pas l’intention de partir.
Dans un tel scénario où la sortie avec les honneurs n’est pas la priorité, Macky n’aura aucune raison de choisir un gouvernement où la compétence est l’unique critère de sélection encore moins un gouvernement ouvert à la société civile et à d’autres compétences du pays. Au contraire, il va choisir un gouvernement éminemment politique, c’est-à-dire une équipe pour préparer la présidentielle de 2024.
Sous ce rapport, une Khémesse telle qu’elle se présente aujourd’hui n’y aura pas sa place, elle qui n’a pas de casquette politique connue. Elle est donc appelée à quitter, sauf si elle prend une coloration marron-beige entretemps. Ce qui ne serait ni une surprise, ni une première.
En effet, beaucoup de personnalités sont arrivées au pouvoir avec une virginité politique. Mais une fois dans le gouvernement, Macky le grand teinturier a changé leur couleur. On peut citer Mahammed Dionne, Mamadou Makhtar Cissé, Ismaëla Madior Fall… D’ici deux mois, Khémesse aura à choisir une de ces deux voix : s’engager ou partir.
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