Abdoulaye Diouf Sarr a été relevé de ses fonctions de ministre de la Santé et de l’Action sociale. Il a été emporté par l’incendie de l’unité de néonatologie de l’hôpital de Tivaouane, qui a coûté la vie à onze bébés. Il a été remplacé par Marie Khémesse Ngom Ndiaye, jusque-là directrice de la santé publique.
De l’avis de Madiambal Diagne, le drame de l’hôpital de Tivaouane n’est que la goutte qui a fait déborder le vase. L’ex-ministre de la Santé ayant auparavant affiché à trois reprises au moins, selon le journaliste, des «carences ou lacunes» qui auraient dû conduire à son éviction.
«Abdoulaye Diouf Sarr était sur la sellette ces deux dernières années, souligne ce lundi Madiambal Diagne dans sa chronique hebdomadaire qui paraît dans Le Quotidien. Si le Sénégal a été cité en exemple pour la bonne prise en charge de la pandémie du Covid-19, il n’en demeure pas moins que son ministre de la Santé a été fortement décrié.»
Le chroniqueur du journal Le Quotidien poursuit : «La gestion nébuleuse, pour dire le moins, des fonds dégagés par le gouvernement pour l’achat de matériels et équipements de santé afin de faire face à la pandémie a suscité la polémique.»
Madiambal Diagne ajoute à ces péchés, les bisbilles entre Diouf Sarr et ses principaux collaborateurs. Ce qui a conduit, rappelle le journaliste, à une cascade de démissions au ministère de la Santé.
Le chroniqueur affirme que dans certains cas, il a fallu l’intervention personnelle du Président Macky Sall pour éteindre certains foyers de tension. Il rappelle que le professeur Moussa Seydi, «icône de la lutte contre le Covid-19 au Sénégal», figure parmi ceux dont les divergences avec Abdoulaye Diouf Sarr étaient étalées au grand jour.
Ce n’est pas tout. «Le service de néonatologie de l’hôpital Maguette Lô de Linguère avait cramé en avril 2021, provoquant la mort de quatre nouveau-nés», se souvient Madiambal Diagne.
Qui conclut : «Si Abdoulaye Diouf Sarr avait été limogé à l’époque, son successeur aurait mesuré les enjeux et la gravité de la situation pour faire procéder à l’inspection des différents services de néonatologie du pays ; une opération qui aurait certainement permis d’épargner la vie des onze nouvelles victimes de Tivaouane.»