Comme dans la plupart des structures de santé du pays, la prise en charge des malades reste une préoccupation majeure comme dans celles de la région de Kolda. Cette situation s’explique par l’existence de nombreux gaps notés dans leurs fonctionnements respectifs.
C’est ce qui ressort de la revue annuelle conjointe de 2021 présentée, récemment, par le médecin chef de la région de Kolda, Yaya Baldé. Avec une population de 848 348 habitants, la région ne dispose que d’un seul hôpital, de quatre centres de santé, 74 postes de santé et de 247 cases de santé fonctionnelles en sus d’officines privées au nombre de 22. Ce qui entraine, dès lors, des ratios, de 1 médecin pour plus 848 mille habitants/l’hôpital ; 1 médecin pour 212 habitants/centre et 1médecin pour 464 mille habitants/ poste de santé.
A ce propos, d’après le médecin chef, un gap d’un hôpital, de 04 centres de santé et de 96 postes de santé sont à y combler afin d’assurer le ratio infrastructure/population.
Ces infrastructures sanitaires sont, inégalement, réparties dans l’espace régional de Kolda. A cette occasion, le district sanitaire de Kolda dispose d’un hôpital, d’un centre de santé, de 29 postes de santé et de 74 cases
de santé fonctionnelles. Et celui de Vélingara compte 02 centres de santé dont l’un se trouve dans la commune de Vélingara et l’autre à Madina Gounass, 28 postes et 98 cases de santé. Enfin, dans le Médina Yoro Foulah, un centre de santé, 17 postes de santé et 75 cases de santé y sont répertoriés.
A côté de ce déficit infrastructurel, le fonctionnement des établissements publics de santé de la région est confronté à la récurrente question liée au personnel soignant. Pour l’ensemble des habitants de la région de Kolda, 24 médecins et assimilés, 26 techniciens supérieurs, 167 infirmiers diplômés d’Etat et aides infirmiers d’Etat et 137 sages-femmes sont en activité dans la localité. Sur ce, pour respecter les ratios personnel soignant/population établis par l’organisation mondiale de la santé, un écart de 15 médecins, 21 infirmiers diplômés d’Etat et leurs aides et 30 sages-femmes est enregistré dans les différentes structures de santé de la zone.
Faible taux du personnel soignant
Par rapport aux moyens logistiques, beaucoup reste à faire au niveau de ces dites structures de santé. En effet, seuls 07 véhicules de supervision sont fonctionnels sur un total de 13 et que sur les 36 ambulances, 23 sont fonctionnelles soit des gaps res- pectifs de 06 et 27 unités. En ce qui concerne les ambulances médicalisées, la région en compte 13 dont une en panne pour un gap de 16 véhicules. Quant aux motos, leur nombre est insuffisant vu la multiplicité des activités des agents de santé déployés sur le terrain. A ce propos, sur un total de 82, 51 sont fonctionnelles soit un déficit de 47 motos. En ce qui concerne les motos ambulances, 03 unités sur les 06 sont en panne en dépit de l’existence, à ce niveau, d’un gap de 11 unités.
Face à ces contraintes liées au bon fonctionnement de ces structures de santé, les autorités médicales régionales plaident pour le renforcement des moyens logistiques, du personnel soignant de qualifié et de la carte sanitaire de la région. Dans tous les cas, malgré ces insuffisances dans le fonctionnement de ces établissements publics de santé et des contraintes liées à l’étendue et à la porosité des frontières, des résultats importants ont été obtenus dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 grâce à des stratégies multiformes mises en place. En effet, 26 274 personnes furent complètement vaccinées même si 62 individus atteints de cette pandémie ont perdu la vie en 2021.