Invité à l’émission « Le Grand oral », le SG de la Cnts a dénoncé la précarité dans les entreprises. Il appelle à donner la chance aux jeunes pour une prise en charge de leur avenir. Cette année, la fête du 1er mai a coïncidé avec la Koritė. Mais cet état de fait n’a pas empêché les centrales syndicales de revendiquer une meilleure prise en compte de leur plate-forme. Déjà, chaque année, ces dernières marchaient ensemble dans un contexte de conflit et de perte d’emploi. C’est le cas dans l’hôtellerie avec la Covid-19.
Selon Mody Guiro, le SG de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), il y a des avancées dans le secteur de l’hôtellerie. Face à la précarité et au non-respect des droits des travailleurs, Mody Guiro estime qu’il y a des lois claires. « Il y a des entreprises qui ne respectent pas cela. Il faut arrêter l’abus dans les contrats de travail. Les jeunes ont besoin de préparer leur avenir et leur plan de carrière. Des sociétés font des bénéfices et se sucrent sur le dos des travailleurs », dénonce Mody Guiro.
Par ailleurs, le respect des accords signés entre l’État et les syndicats d’enseignants préoccupe le Sg de la Cnts, selon qui, il faut mettre un terme aux grèves répétitives et qu’il revient à l’État de respecter sa parole et ses engagements et surtout, d’anticiper sur les problèmes. « Les partenaires doivent s’impliquer pour préserver la paix. Mais la fragmentation des syndicats nuit à l’unité. On ne peut pas négocier avec tout le monde. D’où les élections de représentativité. La division n’a aucun intérêt, il faut parler d’une seule voix », ajoute-t-il.
Le secteur de la santé aussi connaît des remous, surtout avec l’affaire Astou Sokhna. À la question de savoir si les sages-femmes avaient le droit de grève, Mody Guiro estime qu’il y a des cas « déplorables ». Mais il faut être conscient de son outil de travail. « La grève est l’arme ultime, il faut tenter à chaque fois de trouver un juste milieu. Toute action syndicale doit être pensée et dialoguée. Nous ne sommes pas pour la médiocrité », souligne Guiro. Dans la foulée, M. Guiro estime que dans le cas Astou Sokhna, il ne faut pas aller trop vite en besogne. « Peut-être qu’il y a eu des manquements en matière de ressources et de ce point de vue, il faut y remédier. Il faut tout faire pour que ces genres de choses ne puissent plus se produire », renchérit le Sg de la Cnts.
Agir sur d’autres leviers pour faire face
Dans un contexte de crise, le pouvoir d’achat dégringole. Une situation imputable à la guerre entre l’Ukraine et la Russie, avant laquelle, le pouvoir d’achat des pauvres gorgorlou était en vigueur. « Il faut agir sur d’autres leviers et faire de sorte que l’habitat soit reconsidéré, tout comme le pouvoir d’achat. Il faut réfléchir sur cette question du loyer et supprimer les intermédiaires. Il faut que tout le monde s’implique, car les enfants sont déstabilisés, de même que les parents », argue Mody Guiro, qui estime qu’il faut une réglementation du secteur. Pour notre interlocuteur, les populations doivent apprendre à dénoncer les locataires véreux. « On a des mouvements consuméristes. D’aucuns réclament une caution qui devient un vrai casse-tête. C’est dommage que des familles se déplacent tous les six mois à cause de la location », regrette le syndicaliste.
Interpellé sur la problématique de la souveraineté alimentaire, Mody Guiro se désole de la situation. « Ce serait bien de miser sur nos produits et de les rendre accessibles à tout le monde, dont le riz et le maïs. Il existe des choix politiques certes, mais il faut choisir des régions pour les activités avicoles, rizicoles et autres », souligne l’invité.