Alors que l’armée ukrainienne reprend de nombreuses localités et que les forces russes opèrent un retrait vers l’est et le sud du pays, les découvertes de corps dans les zones jusqu’ici occupées sont nombreuses. À Boutcha, une fosse commune de 300 corps a été trouvée, selon le maire de la ville.
En Ukraine, c’est le soulagement dans la région de Kiev, après le départ de l’armée russe de toute la région administrative de la capitale, une retraite qui s’est confirmée ce samedi dans de nombreuses localités, et qui symbolise déjà pour de nombreux Ukrainiens une victoire militaire dans ce qu’ils appellent « la bataille de Kiev ».
Mais cette victoire génère une grande colère, car partout où les troupes russes se retirent, les soldats ukrainiens et la police découvrent un spectacle de désolations, des destructions d’une échelle effroyable, mais surtout des dizaines de cadavres de civils, certains victimes des combats, mais beaucoup aussi victimes d’exactions et d’exécutions sommaires.
C’est notamment le cas à Boutcha, près d’Irpin, aux portes de Kiev, qui a été officiellement libérée samedi. Selon le maire de la ville, une fosse commune de 300 corps a été trouvée, et selon plusieurs photos et vidéos consultés par RFI, en quittant Boutcha, les forces russes ont exécuté des dizaines de civils et ont laissé parfois les corps devant leur maison, quand d’autres ont été enterrés dans des fosses. Au moins un corps a été retrouvé dans un puits.
Le bilan est encore provisoire mais ce qui est pressenti, c’est que des centaines, voire des milliers de civils, ont été tués dans les zones occupées durant un mois par la Fédération de Russie.
Destruction massives des villes ukrainiennes
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Mais ce qui pourrait se rapporter à des crimes de guerre, car le droit international interdit de prendre pour cible des civils, est constaté à de nombreux endroits dans le pays. Dans la ville de Trostyanets, à 25 km de la frontière russe, une des premières villes qui a été occupée par les forces russes et qui vient d’être libérée par l’armée ukrainienne, le niveau des destructions est massif.
Les soldats russes avaient massé des tanks et leur artillerie près de la gare et ils bombardaient en permanence les villes de la région depuis le centre de Trostyanets. Résultat, la 93ème brigade ukrainienne a totalement liquidé les forces russes et le quartier de la gare n’est plus d’un champ de ruines.
Tous les témoignages recueillis montrent que l’occupation russe est responsable d’exactions massives. Les occupants russes ont bombardé l’hôpital de la ville, ouvert le feu sur des habitants, et selon le maire, au moins 50 civils ont été tués par les soldats russes. Un chiffre qui, selon lui, pourrait être bien plus élevé car de nombreux corps ont été enterrés dans les jardins et au bord des routes.