A L’OCCASION DU NOUVEL AN
Palais de la République, 31 décembre 2021
Mes chers compatriotes,
Hôtes étrangers qui vivez parmi nous,
A la veille du nouvel an, je suis heureux de m’adresser à vous pour vous présenter mes vœux.
Pour la deuxième année consécutive, je m’adresse à vous dans le contexte difficile de la pandémie COVID-19. Le virus est toujours là, et le nombre de cas positifs est en nette augmentation depuis quelques semaines.
Une fois de plus, j’appelle au respect des règles sanitaires, au port du masque et à la vaccination ; surtout que le vaccin est disponible, avec plus de 5 millions de doses reçues à ce jour, et que c’est le seul moyen de prévenir les cas graves.
A l’épreuve de la crise, notre système de santé reste résilient. Nous le devons au dévouement et à l’expertise de notre personnel de santé, que je salue et encourage.
Nous le devons aussi aux importants investissements consentis par l’Etat.
Ce soir, mes pensées vont d’abord vers les êtres chers qui nous ont quittés. Je prie
avec vous pour qu’ils reposent en paix.
J’exprime ma compassion à nos malades et leur souhaite prompt rétablissement.
Ainsi, les unités de test PCR que nous avons installées dans nos 14 régions, et les kits de test rapide, dénommés Saytu, mis au point par l’Institut Pasteur de Dakar, contribuent à faciliter le diagnostic.
En outre, cette année encore, nous avons considérablement élargi notre carte sanitaire et relevé le niveau de notre plateau médical, avec, entre autres réalisations :
➢ 5 hôpitaux dotés d’équipements de dernière génération, à Sédhiou, Kaffrine, Kédougou, Touba, et Agnam ;
➢ la mise aux normes de 9 Services de réanimation et 12 Services d’accueil des urgences ;
l’acquisition de nouveaux équipements : scanners, IRM, appareils d’endoscopie et de mammographie, et accélérateurs de particules pour le traitement du cancer.
Nous avons également lancé le chantier du Centre national d’oncologie, dédié à la lutte contre le cancer, et celui de la Polyclinique moderne de l’hôpital Principal de Dakar ; ce qui contribuera à réduire sensiblement les évacuations sanitaires couteuses.
S’agissant des ressources humaines, 500 médecins et 1000 personnels paramédicaux ont été recrutés, en plus de la contractualisation de 45 médecins, 400 infirmiers et 400 sages-femmes.
Nous déployons tous ces efforts dans un contexte mondial difficile, marqué par le renchérissement des importations à cause de la perturbation des chaînes de logistique, du coût élevé du fret et des restrictions sévères sur l’offre de biens et services.
En dépit de cette conjoncture économique défavorable, nos finances publiques restent performantes. Ainsi, les recettes budgétaires de 2021 ont enregistré une hausse de 139 milliards, soit un accroissement de 5, % par rapport à l’année 2020.
C’est ce qui nous a permis de couvrir les dépenses de résilience liées à la COVID-19, aux inondations, au Programme Xëyu ndaw ñi et aux subventions du secteur de l’électricité.
De plus, l’Etat continue de déployer d’importants efforts pour contenir la flambée des prix.
Ainsi, pour la farine, le taux de la TVA a été ramenée de 18 à 0%, et celui des droits de douane de 5 à 0%.
Sur l’huile, la taxe d’ajustement a baissé de 5%. Pour le riz, la suspension de la TVA reste maintenue.
En outre, les prix homologués du gaz butane sont restés stables, alors que ceux du carburant n’ont pas connu de hausse.
Les mesures de résilience face aux chocs extérieurs montrent aussi notre vulnérabilité vis-à-vis de l’étranger, et la nécessité de réaliser au plus vite notre souveraineté alimentaire, à la faveur du Plan d’Action Prioritaire Ajusté et Accéléré, dont l’agriculture, la pêche et l’élevage restent les piliers majeurs.
C’est pourquoi l’Etat a consenti un investissement de 60 milliards de F CFA en matériels et intrants agricoles pour la campagne hivernale, qui a généré des récoltes en hausse notamment pour le riz, l’arachide, le manioc, le niébé et le coton, entre autres spéculations.
En soutien aux producteurs, le prix plancher du kilogramme d’arachides a été maintenu à 25O FCFA.
Afin de moderniser davantage le secteur agricole et booster ses chaines de valeurs, nous porterons en 2022 les fermes naataangué à 1 044 unités, en plus de la finalisation du programme d’acquisition de 700 tracteurs, 50 moissonneuses- batteuses, 400 kits d’irrigation, 100 magasins de stockage et 20 chambres froides. S’agissant de l’élevage, la subvention de l’achat de génisses laitières à haut potentiel génétique a été portée à 50%, sur une durée de dix ans.
S’y ajoutent 8,5 milliards du Projet d’appui et de valorisation des initiatives entrepreneuriales, en faveur des femmes et des jeunes actifs dans les filières de l’élevage.
Quant au secteur de la pêche, il a bénéficié d’importants investissements dont :
l’acquisition d’un aéronef et la réhabilitation de 6 vedettes pour la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée ;
la distribution, à ce jour, de 2 257 moteurs au titre du Programme de soutien à la pêche artisanale ;
un programme test de 269 balises pour la géolocalisation des embarcations de pêche artisanale dans les régions de Dakar, Thiès, Louga, Saint-Louis, Fatick et Ziguinchor ;
et l’acquisition de 55 camions frigorifiques.
C’est dire que le gouvernement reste dans le temps de l’action et du travail qui façonnent le visage du Sénégal émergent, par la réalisation d’infrastructures de développement.
Sur l’étendue du territoire national, notre pays est en plein chantier.
Le 27 décembre dernier, nous avons inauguré la première phase de la ligne du TER, de Dakar à Diamniadio, qui sera prolongée jusqu’à l’Aéroport International Blaise Diagne.
D’autres projets, également importants dans l’amélioration de la circulation des personnes et des biens, ont été finalisés ; notamment :
les routes Fadiara-Bakel ; Tambacounda-Goudiry ;
la Boucle du Blouf, entre Tendieme, Thionck Essyl, Balinghor et Koutenghor ; la route Kaffrine-Nganda ;
les emblématiques ponts de Foundiougne et Marsassoum ;
ainsi que les autoponts du Rond-Point de Yoff et de la cité Lobath FALL.
Trente chantiers sont actuellement en cours, dont :
la ligne du Bus Transit Rapide (BRT) qui reliera Guédiawaye à la gare de Petersen ;
l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack ;
l’axe routier Sénoba-Ziguinchor-Mpack ;
la route Goudiry-Kidira-Bakel ; les ponts de Baïla et Diouloulou ;
et les autoponts de Keur Massar et Cambérène.
En outre, le montage technique et financier de l’autoroute du Nord Dakar- Tivaouane-Saint-Louis, et du chemin de fer Dakar-Tambacounda est en cours.
Conformément à notre politique d’équité territoriale -le Sénégal de tous-, nous avons aussi démarré un Programme spécial de désenclavement portant sur plus de 2500 Km de routes sur l’étendue du territoire national, pour une durée de trois ans.
Les chantiers de ce Programme spécial mobiliseront 60 entreprises sénégalaises, plus de 300 sous-traitants, et génèreront plus de 50.000 emplois.
Ce Programme comprend, entre autres chantiers :
le Dandé Mayo, sur 150 Km, avec une dizaine de ponts ; la 2ème Boucle du Boudier, sur plus de 80 km ;
la Boucle du Fogny ;
Mekhé-Pékesse-Darou Marnane ;
Bambey-Baba Garage-Keur Samba Kane-Touba Toul ; Baba Garage-Mékhé-Diogo-Fass Boye ; Khombole-Thiadiaye-Nguéniène ; Bandafassy-Dindéfelo ;
Kédougou-Fongolembi.
Sur le transport urbain et interurbain, nous avons procédé au rééquilibrage de la concession de l’Autoroute à péage Dakar-Diamniadio-AIBD, après deux années de renégociation du contrat initial qui remonte à 2009.
Désormais, la société concessionnaire est ouverte à l’actionnariat national.
La redevance domaniale annuelle, qui était de 1000 FCFA seulement dans l’ancien contrat, est maintenant fixée à 2% du chiffre d’affaires de la société, avec un minimum de 800 millions de FCFA par an à payer au Trésor public.
En outre, les clauses et échéances de partage des revenus tirés de la concession sur la période 2021-2044 ont été révisées, et l’Etat percevra à ce titre 13 milliards de FCFA par an.
Enfin, l’autoroute sera éclairée de bout en bout ; et pour 5 ans il n’y aura pas de hausse des tarifs du péage.
Je suis également heureux d’annoncer que nous engagerons en 2022 la modernisation du réseau de transport en commun de la région de Dakar.
La première phase portera sur l’acquisition de 400 bus sobres en carbone, pour desservir 14 lignes.
Dans le domaine portuaire et du transport maritime, notre pays change de niveau pour se hisser aux meilleurs standards internationaux, avec deux investissements majeurs :
le port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou dont le chantier sera bientôt achevé ;
et le port du futur à Ndayane, dont nous lancerons les travaux le lundi 3 janvier.
Au-delà de ces infrastructures lourdes, nous poursuivons également les politiques novatrices d’équité territoriale et d’inclusion sociale dans nos villes et nos campagnes, parce que tout le Sénégal mérite de vivre dans des conditions décentes.
C’est pourquoi, le PUDC, le PROMOVILLES, le PUMA et le PACASEN, réalisent des infrastructures et services sociaux de base de Wakhinane Nimzat à Keur Massar ; de Ouakam à Mboubane ; de Keur Bara Tambédou à Walidiala, Fourdou, Dialambéré et Bagaya.
Ils aident à moderniser nos villes et désenclaver nos localités isolées, installent des forages et des structures de santé, apportent la lumière et équipent les femmes pour alléger la pénibilité de leur travail.
Ils revitalisent l’économie rurale et offrent des opportunités d’emplois à notre jeunesse.
La dynamique d’émergence, c’est aussi l’accès universel à l’électricité. Nous sommes sur la bonne voie avec 1600 MW de capacités installées, l’extension du réseau de transport et de distribution sur les axes Kaolack-Tambacounda-Kédougou, Touba- Linguère, et la poursuite du programme de 115 000 lampadaires solaires.
Nos performances seront encore meilleures avec l’exploitation de nos ressources gazières et pétrolières à partir de 2023.
Dans l’esprit d’une gestion transparente, prudente et solidaire de ces ressources, j’ai tenu, lors du Conseil présidentiel du 21 décembre dernier, de larges concertations sur le projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures.
Je salue la participation des représentants du secteur privé, de la société civile et de l’opposition à ces concertations.
Une fois adoptée, cette législation inédite contribuera à sécuriser l’utilisation optimale des recettes tirées des hydrocarbures pour les besoins de développement économique et social des générations actuelles et ceux des générations futures.
Nous traduirons ainsi en obligation légale l’exigence morale de solidarité intergénérationnelle.
Mes chers compatriotes,
Pour un Sénégal qui se développe en comptant sur toutes ses forces vives, les jeunes et les femmes restent au cœur de mes préoccupations.
Il nous faut davantage d’inclusion sociale par l’éducation, la formation professionnelle et technique, l’emploi et le soutien aux activités génératrices de revenus.
A ce titre, nous poursuivons la mise en œuvre du Programme d’urgence-Xëyu ndaw ñi- issu du Conseil présidentiel du 22 avril dernier, et doté de 450 milliards de FCFA sur trois ans, en soutien à l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes.
Dans ce cadre, 5 000 enseignants ont été recrutés à titre exceptionnel, en plus des 3100 sortants des Ecoles de formation.
En outre, nous avons réceptionné 14 Centres de formation de proximité, allant de Thioubalel à Bounkiling, Médina Gounas et Goudiry.
A ce jour, la DER/FJ a directement financé plus de 130 000 bénéficiaires.
Elle continue d’appuyer les populations cibles actives dans les secteurs de l’agriculture, de l’artisanat, de la pêche et du numérique, dont 192 start up ont bénéficié d’un financement de 5 milliards.
Avec l’innovation majeure du nano-crédit, la DER octroie, dans ses 65 points de service à travers le pays, des financements de proximité à des taux d’intérêt bas, en soutien à de braves femmes et jeunes.
En outre, la mise en œuvre du Programme Xëyu ndaw ñi au sein des Pôles emploi et entreprenariat ouverts dans les 46 Départements se poursuit, conformément à l’équité territoriale qui sous-tend ce Programme.
Je suis également heureux d’annoncer que nous livrerons à notre jeunesse sportive, le 22 février 2022 le stade du Sénégal.
Ce complexe moderne de 50 000 places, éclairé au solaire, est doté de commodités répondant aux meilleurs standards en la matière, y compris deux terrains d’entrainement, dont un de 2000 places, avec une piste d’athlétisme aux normes internationales.
Je saisis l’occasion pour encourager nos chers Lions du football et leur souhaiter bonne chance pour la Coupe d’Afrique des Nations.
Ce soir, je voudrais aussi redire combien je tiens à la poursuite des initiatives et programmes d’autonomisation et de protection des femmes, par la lutte contre toutes les formes de violence faites aux femmes et aux filles.
Parce que les femmes sont grand-mères, mères, épouses, sœurs, filles et nièces ; toute violence contre une femme est une blessure faite aux valeurs qui soutiennent l’harmonie de la famille et de la communauté.
En améliorant la condition féminine, nous aidons à transformer positivement notre société.
Mes chers compatriotes,
L’année qui s’annonce verra notre pays assurer la Présidence en exercice de l’Union Africaine.
C’est un honneur pour le Sénégal ; mais surtout une responsabilité que nous assumerons en ayant à cœur la défense des intérêts de notre continent, dans l’esprit panafricaniste qui a toujours animé notre diplomatie.
2022, c’est aussi l’année des élections locales en janvier, et législatives en juin.
En démocratie, une élection ne doit pas être source de violence, mais un éloge à la paix et un hymne à la liberté.
Une élection, c’est l’occasion pour les citoyens, seuls dépositaires de la légitimité populaire, de choisir ceux et celles qui assumeront pour un temps la charge des affaires publiques, en veillant sur le bien commun.
Nos convictions et nos choix peuvent être différents. Mais pour l’histoire et le destin qui nous unissent, nous sommes tenus de préserver la paix, la sécurité, l’unité et la stabilité de notre pays.
Ce sont là les fondements de la nation sénégalaise ; le socle sur lequel
repose notre vivre ensemble dans la fraternité et la cohésion sociale.
Alors, allons aux élections dans le calme et la sérénité, et continuons ensuite ce vivre ensemble qui fait la force et la cohésion de la nation sénégalaise.
Souvenons-nous, surtout, que les générations antérieures nous ont laissé en héritage une nation qui nous rassemble sous son aile protectrice.
Si nous voulons être dignes de nos anciens, notre responsabilité, ce qui fera notre mérite et notre honneur, c’est d’entretenir ce patrimoine commun, et de l’offrir en viatique à nos enfants, afin que, de génération en génération, cette nation reste toujours debout, plus unie et plus forte.
Pour ma part, je continuerai de d’y consacrer toutes mes forces, pour que vive le Sénégal, dans la paix, la stabilité et la prospérité.
A toutes et à tous, mes chers compatriotes, j’exprime mes sentiments affectueux.
Je vous adresse mes meilleurs vœux ; vœux de paix, de bonne santé, de bien-être et de réussite. Bonsoir et déwéneti.