Non ! Grand Frère Gaston
Les DIAS font bien le charme et la fierté du Sénégal. Le spectacle auquel nous assistons actuellement au Senegal est affligeant et inquietant . La surenchère communautaire, ethnique et identitaire en est le produit et les réseaux sociaux le canal déformant et amplificateur.
Et puisqu’il est porteur de danger potentiel pour la nation toute entière, il nous interpelle autrement que par la posture de spectateur passif. A cet instant de la vie de notre Nation , nous sommes obligés de convoquer la mémoire de ceux qui ont bâti la nation par leur courage en rêvant d’une autre destinée pour les générations suivantes que nous sommes, d’une vie plus grande, d’un avenir plus bétonné pour la nation.
Ils doivent rester en permanence une source de réflexion, d’espérance, et de retenue pour nous tous. Ces hommes qui venaient d’une époque où la nation s’était confondue avec le commun vouloir de vivre ensemble dans la bienveillance et dans le cousinage à plaisanterie. Ils ont posè les fondations de la nation à coup de ciment et de béton pour la mettre à l’abri de toutes les intempéries et secousses. Ces illustres hommes et femmes ont fait le Sénégal (Lat Dior Ngoné Latyr Diop, Aline Sitoe Diatta Alboury Ndiaye , Ndieumbeutt Mbodj , Maba Diakhou Ba etc.., et plus tard Léopold Sédar Senghor, Ablaye Ly, Valdiodio Ndiaye, Louis Dacosta , Edouard Diatta Lamine Guèye, Mamadou Dia , Abdou Diouf , Me Abdoulaye Wade entre autres ….
Ils nous ont appris, parce qu’ils le savaient mieux que quiconque, ce qu’est la nation, non une doctrine, mais une mystique , non un défi , mais une exigence morale, la voie du salut, la seule qui vaille. Partout, dans les pays qui ont sombré dans la violence civile, le procédé est le même. On commence par des quolibets, des amalgames inconsciemment entretenus, des abus de langage et des caricatures pour indexer une catégorie de citoyens et l’opposer à une autre. J’ai récemment séjourné en République Démocratique du Congo, au Burundi mais aussi et surtout en République Centrafricaine. Dans ces pays j’ai souvent le privilège de discuter régulièrement avec les dirigeants au pouvoir. Là bas , malgré un potentiel minier, gazier et des ressources naturelles à profusion, les populations continuent de souffrir du tribalisme , du communautarisme et de l’identité meurtrière et destructrice. Elles ont encore du mal à se relever et à trouver en eux la force de ressusciter la Nation. Opposer les sentiments communautaires, identitaires , ou de toute autre nature est une pente glissante qui va inexorablement mener à la nation dans l’abîme. Au Senegal depuis un certain temps ,on ne débat plus , on insulte .On n’argumente plus, on détruit. On ne s’écoute plus, on se stigmatise. On ne réfléchit plus, on crache.On ne discute plus , on s’invective .Etre Sénégalais, c’est refuser de chercher dans la communautè , la race , l’ethnie et/ou l’identité la solution du problème ou la source du probleme .Etre Sénégalais, c’est refuser de parler au nom du Sénégal contre une autre Sénégalais. C’est refuser les préjugés à caractère ethnique et communautaire. Fille de l’Afrique et contemporaine du génocide rwandais, notre génération doit savoir ce que siginfie « JOUER AVEC LE FEU ».
Pour resoudre ce genre de problèmes sociaux, chacun et chacune d’entre nous, doit éviter de verser dans du ponce pilatisme en pointant le doigts sur l’autre comme responsable. Sénégalaises ! Sénégalais ! Epaule contre Épaule pour relever ensemble les vrais défis
Maodo Malick Mbaye – Expert en médiation internationale-Représentant du CIRID en Afrique de l’Ouest et du Centre