Le M2D prend acte de l’initiative prise par le cadre unitaire de l’Islam au Sénégal (CUDIS), en collaboration avec plusieurs organisations de la société civile, visant à proposer une charte de la non-violence. Bien qu’il salue l’esprit qui guide cette initiative et qu’il reconnait le rôle éminent joué par les membres du CUDIS pour le retour de la paix dans le pays lors des événements de février-mars 2021, le M2D voudrait exprimer ses regrets quant au fait que ces différents acteurs n’aient pas pu mettre en place, par la suite, des mécanismes de suivi des engagements pris par Macky Sall, lorsqu’il se savait dos au mur, consistant à mieux écouter le peuple et à s’interdire de poser des actes susceptibles de mener à la violence. Annonce le mouvement dans un communiqué qui nous est parvenu.


En effet, aucun des points du mémorandum remis par le M2D aux émissaires du Khalife Serigne Mountakha Mbacké et ensuite transmis à Macky Sall n’a connu ne serait-ce qu’un début d’exécution. Aucune enquête n’a été ouverte pour élucider les circonstances de la mort de 13 jeunes sénégalais tombés à la fleur de l’âge. Aucune réparation n’a été accordée aux plus de 600 blessés graves et mutilés, pour ne citer que ces deux points.
Plutôt que de travailler à créer les conditions d’une paix durable dans le pays en restaurant la démocratie et en respectant les principes de l’État de droit, Macky Sall et des membres de son régime ont rivalisé d’actes et de paroles, tous plus belliqueux et violents les uns que les autres, pour intimider, menacer, ou pire agresser des membres de l’opposition et de la société civile.
Il ne se passe plus une semaine sans que l’opposition ne subisse toutes sortes de violences et agressions physiques, psychiques et symboliques.
On se souvient encore des attaques des nervis de Macky Sall dans le Fouta; des graves agressions subies par Ousmane sonko lors de ses deux derniers voyages à Ziguinchor; des arrestations et emprisonnement d’acteurs de la société civile, même lorsque les conditions sont réunies pour qu’ils bénéficient de liberté provisoire, alors que des partisans de Macky Sall ayant commis des actes autrement plus graves vaquent à leurs occupation. On se souvient des déclarations de Mahmouth Saleh à Mbour, menaçant de détruire et enterrer l’opposition après les élections locales; de celles de Macky Sall à Paris, menaçant d’abattre la puissance de feu de l’Etat sur l’opposition; etc. On se souvient aussi des actes antirépublicains et antidémocratiques posés par le ministre de l’intérieur, qui a la responsabilité d’organiser des élections libres et transparentes, demandant aux préfets et sous-préfets de rejeter les décisions des cours d’appel validant les listes de Yewwi askan Wi». Disent-ils.
«Toutes les organisations et tous les acteurs soucieux de la paix et la stabilité du Sénégal auraient dû élever la voix en son temps pour dénoncer ces actes et appeler le pouvoir à la retenue . Une telle posture aurait donné beaucoup de crédibilité à la démarche qu’ils entreprennent aujourd’hui. Le M2D tient à rappeler qu’il a été le premier artisan de la paix et la non-violence car non seulement il a été à l’avant-garde de la restauration de la paix suite aux évènements de mars, mais il ensuite rédigé, adopté et signé le pacte de Bignona pour la paix et l’unité nationale. Le M2D rappelle qu’il avait invité le pouvoir à signer le pacte pour montrer son adhésion aux principes forts qui y sont édictés mais n’avait reçu aucune réponse. Poursuivent-ils.


«Le M2D voudrait rappeler que pour que la paix et la concorde règnent dans le pays, c’est le président Macky Sall, lui-même, qui doit, avant tout le monde, respecter et faire respecter le jeu démocratique à travers l’organisation d’élections libres et transparentes, en plus de restaurer l’État de droit qu’il a été le premier à bafouer.
Tout le reste sera une conséquence découlant de cette volonté de justice, de vérité et de paix venu du Président».


Fait à Dakar le 24 novembre 2021.