Installé dans ses nouvelles fonctions de Médiateur de la République, Demba Kandji ambitionne de travailler à la consolidation de l’État de droit. Il veut redonner confiance à l’usager en son administration publique.Nous rapporte le quotidien « Le Soleil ».
C’est officiel. Demba Kandji succède au défunt Me Alioune Badara Cissé à la Médiature de la République. Il a été installé dans ses fonctions le lundi 4 octobre 2021. Le nouveau Médiateur de la République perçoit cette nomination comme « un grand honneur et, au-delà sa personne, un honneur fait à la magistrature ». « Je termine une carrière à la magistrature. Si on m’appelle à une fonction intermédiaire entre l’Administration et les usagers, cela ne peut être qu’une reconnaissance de l’expertise de la magistrature », a-t-il déclaré. Demba Kandji n’a pas manqué de décliner l’objectif qu’il s’est fixé pour la réussite de sa mission. « Ma mission, c’est de travailler à la consolidation de l’État de droit au Sénégal ; l’État de droit qui veut que l’individu comme la puissance publique soit soumis à la règle de droit. Je dis, tous les jours, que la nourriture du service public, c’est la confiance de l’usager. L’ambition que j’ai, c’est de redonner confiance à l’usager dans son administration publique, qu’il s’agisse de la justice et de toutes les autres composantes de l’administration. Je veux faire comprendre à l’usager que c’est bien de battre le macadam, mais c’est bien de faire confiance aux institutions dont la Médiature de la République pour relayer ses récriminations, ses griefs et ses revendications légitimes », a-t-il souligné.
Né le 31 décembre 1955 à Séokhaye/Thiès, Demba Kandji a marqué de son empreinte l’histoire judiciaire du Sénégal. C’est en 1975 qu’il a eu son baccalauréat Série A avec la mention « Assez bien » au lycée Malick Sy de Thiès. Il s’inscrit à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop et décroche, quatre plus tard, c’est-à-dire en 1979, sa Maîtrise en Droit, option Judiciaire. Il passe avec brio le concours d’entrée à l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam), option Magistrature Dakar/Sénégal, et décroche son brevet deux ans plus tard, en 1981, année qui marque ses premiers pas dans la magistrature sénégalaise. De 1981 à 1984, il a été juge du Tribunal de première instance de Diourbel. Il est devenu Président du Tribunal régional de Louga de 1984 à 1988. Il a été, durant une année, c’est-à-dire de 1988-1989, le juge d’instruction chargé du troisième Cabinet du Tribunal régional de Dakar avant de devenir, jusqu’en 1996, Président de la première Chambre correctionnelle du Tribunal régional hors classe de Dakar. Demba Kandji a été, durant quatre ans, le Doyen des juges d’instruction près le Tribunal régional hors classe de Dakar. Entre autres fonctions de la magistrature, il a été avocat général près de la Cour d’appel de Dakar ; Président de la Chambre civile et commerciale près de la Cour d’appel de Dakar ; Directeur des Affaires criminelles et des grâces du Ministère de la Justice ; Premier Président de la Cour d’appel de Dakar. Il a aussi été le Président du Comité de rédaction du manuel de déontologie des magistrats du Sénégal.
Rigueur et professionnalisme
De mai 2019 à août 2021, il a été Ministre, Conseiller juridique du Président de la République. Il est dépeint comme quelqu’un de « rigoureux et professionnel ». « J’ai du plaisir à travailler avec lui à la Cour d’appel de Dakar. C’est un grand manager, un grand intellectuel. C’est quelqu’un qui n’hésite pas à mettre la main à la patte. Il n’est pas comme ces chefs de juridiction qui se cantonnent dans leur bureau. Sur le plan humain, il a eu de très bonnes relations avec tous ses collègues. Humainement, il est exceptionnel. C’est quelqu’un de jovial et sociable. Il est aussi franc et honnête », témoigne un ancien juge du siège de la Cour d’appel de Dakar sous le couvert de l’anonymat.