Après l’incursion de 150 avions chinois dans la zone de défense aérienne de l’île, la présidente Tsai Ing-wen dénonce les «postures agressives» de la Chine et rappelle que son pays «ne pliera pas à la pression».
La «paix froide», jadis décrite par un diplomate taïwanais, a pris un coup de chaud dans le détroit de Formose ces derniers jours. Depuis vendredi, l’armée de l’air chinoise a battu des records d’incursion massive dans la zone d’identification de la défense aérienne (Adiz) taïwanaise, avec le passage de près de 150 avions, dont 56 pour la seule journée de lundi, selon un décompte du ministère de la Défense.
«Taiwan doit être en alerte. La Chine dépasse de plus en plus les bornes, a déclaré mercredi le Premier ministre, Su Tseng-chang, à un groupe de journalistes à Taipei. Le monde a également pu constater les violations répétées de la paix régionale et les pressions exercées par la Chine sur Taiwan.» Cette démonstration de force n’est pas nouvelle, mais en pleine croissance dans une région où les bruits de bottes et d’hélice se multiplient. «En 2020, il y a eu 2 900 sorties chinoises [sur mer et sur terre, ndlr] autour de l’île»,